![[BERLINALE, JOUR 3] En rupture avec la réalité](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2017/02/unetageze-945x766.png)
[BERLINALE, JOUR 3] En rupture avec la réalité
En ce troisième jour de festival, le ciel gris remplace le beau temps. Les esprits échauffés par l’omniprésence du politique se calment et laissent place à l’émergence d’un discours centré sur l’homme et sa psychologie.
La fracture comme phénomène social, la folie comme syndrome apparaissent comme le leitmotiv de cette journée de compétition. Dans chacun des trois films – Félicité, Final Portrait et Wilde Maus– la rupture avec son environnement du protagoniste se pose comme pierre angulaire de l’intrigue.
La folie reste toutefois protéiforme et contraste avec l’approche entendue qu’a pu nous proposer hier Oren Moverman avec The Dinner. En effet, si la folie de Félicité est le produit de la détresse et la peur de perdre son fils, celle de Giacometti dans Final Portrait est présentée comme inhérente au génie artistique, quand enfin celle du héros de Wilde Maus va bien au-delà de la midlife crisis typique pour se transformer en pétage de plombs généralisé.
Toutefois, loin d’être apolitiques, toutes ces formes de folies singulières se construisent et se définissent clairement en opposition à un environnement et une réalité. La rupture avec la Réalité, bien que potentiellement dévastatrice pour l’individu en crise, semble ouvrir un nouveau champ des possibles pour les personnages, une réalité alternative.
Une rupture par et pour la folie ne pourrait-elle pas nous inviter à repenser les modèles sociaux, à réoccuper politiquement le champ lexical de l’ « alternatif » ?
Samuel & William
© Une de taz Die Tageszeitung, 9 février 2017.