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WORLD WAR Z : Brad Pitt dans un blockbuster mi figue – mi raisin

WORLD WAR Z : Brad Pitt dans un blockbuster mi figue – mi raisin

01 July 2013 | PAR Juliette Hebbinckuys

 

Pour la première fois à l’écran dans un blockbuster apocalyptique, Brad Pitt livre avec World War Z une performance à la hauteur du film : moyenne. Si les fans du roman de Max Brooks seront très clairement déçus du manque de similitudes entre le livre et son adaptation, les autres pourront se contenter d’un divertissement sympathique pour l’été. A condition de ne pas trop réfléchir…

On l’annonçait comme le film-sensation de l’année 2013, ce ne sera pourtant qu’un énième blockbuster à la sauce américaine : un héros père de famille, beaucoup de bons sentiments, et surtout pas de sang. Si l’ensemble du film est loin d’être à jeter à la poubelle, l’impression générale à la sortie du film est toutefois mitigée. Malgré un postulat de départ assez alléchant (le monde qui sombre peu à peu dans le chaos à cause de l’Homme lui-même), et des effets spéciaux visuellement impressionnants, World War Z peine à nous emmener aussi loin que l’on voudrait. Marc Forster, le réalisateur (Quantum of Solace, Neverland), choisit de nous faire faire le tour de la planète à un rythme effréné, en suivant les tribulations d’un Brad Pitt qui finit toujours par s’en sortir, mais en oubliant l’essentiel : de la crédibilité.

L’histoire est celle de Gerry Lane (Brad Pitt, donc) un ancien membre de l’ONU obligé de reprendre du service après avoir assisté en direct avec sa famille à une attaque de zombies dans les rues de Philadelphie. Peu à peu, le phénomène se transforme en pandémie et le monde entier est infecté. Le seul moyen d’arrêter cette crise qui menace la planète, c’est de retrouver l’origine de la maladie. Pour sauver sa famille, Gerry va devoir entreprendre une mission qui le mènera dans différents pays afin de trouver l’antidote au plus vite.

Si l’idée de mélanger film d’action et zombies n’est pas pour nous déplaire, il semblerait pourtant que le réalisateur ne parvient jamais à se fixer sur le genre qu’il aimerait défendre et filmer. Le résultat se révèle donc assez inégal, entre un second degré pas tout à fait assumé (on rit mais on ne sait pas si c’est fait exprès), et des moments de violence trop souvent éclipsés. On regrette que les scènes de combat soient trop souvent suggérées pour plaire à une Amérique assez puritaine, et on aimerait voir un Brad Pitt un peu plus sale et plus meurtri qu’avec une simple goutte de sang. Et l’extrême communication faite autour du film depuis des mois ne lui rend pas service : avec tous les extraits diffusés, on a l’étrange impression d’avoir vu une bonne partie du film, alors qu’a l’inverse on observe sur les panneaux publicitaires du métro des villes assiégées comme Paris ou Rio, qui n’apparaitront jamais dans World War Z. De quoi créer une légère frustration chez le spectateur lambda qui aurait voulu voir sa capitale à feu et à sang. Et une fois de plus, la 3D n’a pas toute sa place dans ce genre de film, car hormis une ou deux scènes d’action, elle se révèle assez inutile.

Pourtant, si l’on oublie tous ces points négatifs, force est de constater qu’il n’est pas impossible de se prendre au jeu. Si l’on admet que le scénario est un peu tiré par les cheveux, et que l’on accepte que de toute façon, Brad Pitt  s’en tirera toujours, alors on peut passer un bon moment. L’histoire ne s’attarde pas trop (parfois même pas assez) sur les personnages, de manière à ce que l’action se déroule au plus vite et que le spectateur n’ait pas une seconde de répit. Si l’on peut trouver dommage que les rôles secondaires deviennent presque des figurants, il faut avouer que le résultat est assez intense, stressant, et parfois même surprenant ! L’idée d’une contamination inévitable, qui transforme en à peine 12 secondes l’être humain le plus pacifiste en un zombie féroce, est elle aussi palpitante. Et les effets spéciaux sont vraiment réussis, ce qui nous permet de voir un zombie de près sans le trouver ridicule, chose assez rare pour le souligner.

Mais le véritable problème de World War Z, c’est avant tout cette sensation d’inachevé. On a souvent l’impression d’assister à un film pas complètement abouti, où beaucoup de questions restent en suspens : d’où vient le patient zéro ? Qu’en est-il de la Corée ? Pourquoi Israël était au courant ? Autant d’interrogations que le long métrage soulève sans jamais vraiment les résoudre. Il semblerait qu’une suite soit en préparation, il faut donc espérer que le succès sera au rendez-vous si l’on veut connaitre le fin mot de l’histoire ! Pour le reste, World War Z est un bon divertissement, qui comme 2012 ou autres films de ce genre, est à voir sans se poser trop de questions pour en profiter. Mais un blockbuster de plus sur la longue liste des films aussitôt vus, aussitôt oubliés…

 

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Juliette Hebbinckuys

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