
“Le prophète” : la poésie de la vie
Le 2 décembre 2015, le film Le prophète, de Roger Allers, éclaire les écrans des salles obscures de sa poésie gracieuse.
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Almitra, une petite fille de huit ans, muette suite à un choc émotionnel, n’en est pas moins espiègle, voire facétieuse, provoquant les rires des villageois et la tristesse de sa mère. Pourtant, le jour où elle suit sa mère à son travail, elle fait la rencontre de Mustafa, poète subversif mis en résidence surveillée par le pacha de l’île fictionnelle d’Orphalese.
Au contact de celui ci, les rêves de la petite fille s’embrasent, comme pour tous ceux qui l’écoutent. Le jour même, les autorités annoncent à Mustafa qu’il est libéré et qu’un bateau l’attend pour le ramener dans son pays natal.
Sur le chemin, chacun le célèbre et l’écoute, donnant lieu à de sages paroles empreintes d’onirisme et de philosophie. Il est de ceux qui dissipent les peines par la parole.
Cependant, une ombre plane sur son destin et la petite Almitra va tout faire pour le sauver.
Véritable réussite visuelle, Le prophète propose un voyage poétique et philosophique sur les grandes étapes de la vie, dans l’ambiance colorée et exotique d’une île lumineuse, aux inspirations turques. L’idée d’illustrer les propos de Mustafa par des courts métrages réalisés chacun par un grand nom de l’animation (Tomm Moore, Joann Sfar, Bill Plympton, etc.) est une véritable réussite. Les techniques utilisées sont différentes, et c’est un régal pour les yeux.
Bien que coloré et onirique, Le prophète n’est assurément pas un film destiné aux enfants. Ce long métrage, basé sur l’oeuvre de Khalil Gibran, traite de censure militaire, de prisonnier politique, mais également d’amitié, de rêve et d’entre aide.
Visuel : affiche du film