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[Berlinale, Compétition] “Body” de Malgorzata Szumowska, un bijou intimiste
Après le médiatique Elles (voir notre critique) et le plus intimiste In the name off (présenté en compétition en 2013 à la Berlinale, voire notre critique), la très talentueuse prend la main des propositions cinématographiques les plus fines de cette compétition 2015. Mélange de chronique familiale et d’enquête sur les mediums, Body surprend à chaque plan avec une finesse psychologique et une maîtrise des images qui remplissent les yeux de pépites.
[rating=4]
L’histoire de Body est très sombre: un père flic au quotidien glauque (Janusz Gajos, grandiose) et sa fille anorexique(Justyna Suwa , toute en nuances) ne se remettent pas de la mort de la mère. Un des séjours à l’hôpital de l’adolescente est l’occasion pour elle et pour son père de rencontrer l’étrange Anna (Maja Ostaszewska, qui habite son personnage ambigu avec un immense talent), une thérapeute douce, solitaire et qui a le don de medium: les morts parlent par elle aux vivants.
Jamais exhibitionniste, jamais cliché, Body est un film fin et intimiste où ceux qui ont aimé les précédents opus de Malgorzata Szumowska se réjouissent de retrouver sa “patte”. Une signature visuelle (tons gris, champs et contre-champs actifs mais discrets) mais aussi thématique (le lien entre la réalité et l’au-delà) et tonale (l’ironie n’empêche pas la tendresse). Plantant son décor quotidien autour d’un trio de personnages qui se déclinent chacun en plusieurs dizaines de nuances, elle offre à voir un carrefour de vie fort et émouvant. Un de nos chouchous de la compétition.
Body de Malgorzata Szumowska avec Janusz Gajos, Maja Ostaszewska, Justyna Suwa, Pologne, 3015, 90 min. En compétition
(c) Jacek Drygata