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Voyage en Italie à la Maison Européenne de la Photographie

Voyage en Italie à la Maison Européenne de la Photographie

10 October 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Quand le vieux continent acceuille le nouveau, cela se passe au beau milieu des années 50 et commence par une rencontre bancale entre deux Dieux. L’un du cinéma, Federico Fellini et l’un de la photographie, William Klein. Le résultat ? Une série de clichés en noir et blanc sur une Rome mythique. A découvrir à la MEP jusqu’au 8 janvier.

En 1956, le cinéaste invite le déjà célèbre photographe new-new-yorkais. Il l’engage comme assistant réalisateur sur “Les nuits de Cabiria”. Rien ne se passe comme prévu. Fellini n’est pas prêt à démarrer le tournage. Les financements manquent… Il ne reste à Klein qu’une chose à faire : se promener dans la cité latine l’appareil à la main.

En résulte des images étonnantes, où se mêlent des sujets de rue, des images de mode et de cinéma. Les “vrais gens” ne sourient pas. Le visage grave et le regard profond il toise le photographe. “La sainte famille à moto” glace le sang. D’autres nous font sourire, tel cet instant figé de la rue romaine : Sur la “Piazzale Flaminio” , les scooters sont légions, les hommes et les femmes sont ultra chics.

Pier Paolo Pasonili, Ennio Flaiano, Alberto Moravia guident William Klein dans les ruelles où les artistes se nichent entre deux statues. Ils le font  accéder à une séance photo de mannequinat, qui devient,selon les dire de klein, sa photo  de mode la plus réussie. Et cela semble exact : sur l’escalier de la Piazza di Spagna , deux filles montent et descendent en robe rayées. Les graphismes des tenues se confrontent aux lignes des marches. Les hommes semblent grouiller autour, prêts à bondir sur ces dames désirables. La tension est palpable.

Prises entre 1956 et 1960, les images de tournages viennent aussi se glisser dans celles de villes donnant à voir une ville ou le réel et le virtuel se rencontrent sans cesse à l’image de cette photographie étrange où “Dorothy Mc Gowan habillée en Fabiani” semble se dédoubler dans le forum romain. Klein offre à Rome un miroir à double face. La belle et luxueuse se confronte à la pauvreté des bas-fonds. Un évènement photographique à ne pas manquer !

Visuel : Piazzale Flaminio, Rome, 1956 (c) William Klein

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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