
Off de la FIAC : Réjouissante Cutlog
Malgré la crise, la foire d’art contemporain Cutlog choisit de garder sa ligne, celle de l’avant-garde. Sans aucune timidité, les artistes ici ne coursent pas le beau mais la recherche technique et/ou une parole politique. Tour d’horizon.
Lebenson Gallery Paris
Un mini stand long comme un couloir où un galeriste se niche. Une oeuvre est exposée, elle changera peut-être demain…Pour le moment, c’est Wildcat Will qui a les honneurs avec un efficace “I just don’t Care Anymore”, un écran noir et argent qui glisse sous verre de la poussière noire de diamant.
Galerie spree Paris
Là, le trouble est total dans le travail de Bruno Aveillan qui propose un “Acetate Spirit” qui agit en miroir. Ce tirage pigmentaire sur aluminium est une image trouble, dans une couleur bronze. Totalement hypnotique.
Galerie Lazarew Paris, Bruxelles
De loin on repère un portrait de Ai Wei Wei, de près, son visage est piqué de bois. L’oeuvre est de Samuel. Sur un autre mur, Steven Marc, l’un des pionniers de l’art numérique pose la question “Le pouvoir est-il une drogue dure”. Sur ses oeuvres, les visages, là aussi se troublent révélant des cadavres. Dans un coin un panier de pommes d’amour, attention, elles sont piégées. Une belle sélection, assez politique qui met en avant un art engagé.
Gowen Contemporary Genève
Le travail de Maria Gimeno se situe dans la même veine. L’artiste pose la question du statut des femmes. Une performeuse est là, recouverte d’un nikab en crochet, Maria viendra le dérouler pour la mettre nue. Qu’est -ce qui est le plus ostentatoire. Dans son travail elle utilise les arts étiquetés aux femmes ( la broderie, le crochet…) pour dénoncer l’asservissement.
Galerie OltreDimore Bologne
Politique, la jeune galerie italienne l’est aussi. Et la question de la manipulation de l’image des femmes est bien présente au travers du travail de deux artistes Ivana Spinelli qui propose des kamikazes visages voilés mais corps nus sur lequels on trouve uniquement une ceinture d’explosif. Là encore, la question du trouble, de savoir ce qui heurte ou non est au centre. Dans un autre genre, Gabriele Conti nous rend voyeur de ses photos qui fusionnent si l’on peut dire des poupées gonflables avec de vraies filles, détournant le mythe des Geisha. Délicieux !
Cette galerie est peut être la plus fun, d’ailleurs Arte a jeté son dévolu sur le yéti d’Olivier Bragg, nominé du coup pour le prix Arte/Cutlog. Il faut dire que le jeune artiste a le don de détourner ce que l’on croit connaître, c’est moins simple que cela n’y parait. Pas forcement esthétique, un peu déroutant. Bref, on adore.
Isis Gallery Brighton
Martin Erik Andersen propose non sans humour son petit jardin (sous les pavés la plage) 1 où le plastique règne en maître. Une fable écolo qui ne se prend pas au sérieux et qui expose d’ailleurs également sur le parvis de Cutlog.
Ainsi, Cutlog réussit le pari, pour cette quatrième édition, d’être révélatrice de talents. L’objectif de mettre des galeries « under the radar » est tout à fait atteint.
Visuels -ABN
A la Une – Oliver Bragg, Yeti – Galerie E.G.P
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