
Jacques Villeglé s’expose à Marseille
Le lacéreur des rues, faisant des restes de publicités des toiles magnifiques témoins d’époques avait créé l’évènement en 2008 avec l’exposition La comédie urbaine à Beaubourg. Cet été c’est sous les cigales que nous retrouvons ses collages, au MAC de Marseille. Si vous êtes en Provence, n’hésitez pas.
Et oui, il y a un musée d’art contemporain à Marseille, bien caché,il faut l’avouer. Il se situe boulevard de Haifa non loin du “pouce” ou du “César” comme on dit “ici”. L’exposition est une rétrospective permettant de revoir les tubes de l’artiste comme de découvrir des oeuvres oubliées.
Il a beau dire, à force de récupérer et d’entasser les affiches « Le Lacéré anonyme » crée un mythe de la ville, Un mythe dans la ville (son film présenté dans l’exposition) ; à force d’être confronté aux messages de nos murs, aux slogans des campagnes publicitaires, politiques, révolutionnaires…, il fait d’une myriade de graffitis un nouvel abécédaire dans lequel «Le A s’encercle anarchiquement, le C croissant étoilé s’affronte au D qui s’arrondit et se barre horizontalement, la croix dans le cercle du celtisme (…), le E devient les trois flèches barreuses de Tchakhotine »… Tchakhotine, l’auteur du Viol des foules par la propagande politique, qui avait, en Allemagne, tenté de convaincre les anti-nazis de répondre à chacun des signes offensifs de l’hitlérisme : à la croix gammée devait s’opposer les trois flèches du socialisme. Cette contre-propagande n’avait finalement pas été adoptée, seul –ou presque- Villeglé, a récupéré l’idée.
Villeglé, vous l’aurez compris, c’est une pensée et un courant, celui des Nouveaux Réalistes. Eux sont déjà présents au MAC dans la collection permanente.
Visuel : (c) MAC
Affches lacérées maroufées sur toile