Expos

« Le début de la fin », une exposition en soutien aux jeunes artistes

12 May 2021 | PAR Laetitia Larralde

Quel sera l’impact du Covid sur la jeune génération d’artistes ? Pour l’IAC de Villeurbanne et l’ENSBA de Lyon, ce qui est certain, c’est qu’ils auront besoin de soutien, en commençant par une scène où s’exprimer.

Initialement prévue du 22 avril au 9 mai, l’exposition Le début de la fin, qui vient soutenir les jeunes diplômés de l’ENSBA de Lyon, est prolongée jusqu’au 30 mai pour que le public puisse la visiter, ne serait-ce que pour dix jours. L’IAC a également choisi d’offrir l’accès gratuit pour fêter sa réouverture, sur inscription pour respecter les jauges. Une fenêtre courte certes, mais qui a le mérite d’exister en ces temps où l’accès aux lieux de culture est encore compliqué, pour découvrir et soutenir une nouvelle génération d’artistes.

Comme on le sait déjà, la pandémie de Covid a mis à mal le monde de la culture dans son ensemble. Musées, théâtres, opéras et cinémas fermés, calendriers des festivals, expositions, sorties, spectacles vivants bousculés ou amputés, il a fallu faire preuve de souplesse et de créativité pour continuer à exister et soutenir les différents projets. Mais qu’en est-il de ceux qui n’existent pas encore, qui attendent de faire leurs débuts ?

Tous ces jeunes artistes qui terminent tout juste un cycle d’études fortement impacté par la pandémie arrivent sur une scène instable, aux modalités mouvantes. Comment et où ancrer un début de carrière dans ces conditions ? Estelle Pagès, directrice de l’ENSBA de Lyon, nous éclaire sur la situation actuelle de ses jeunes diplômés :

« Les répercussions à prévoir de la Covid sur l’art contemporain et la jeune génération d’artistes dans les années à venir sont pour nous les difficultés liées au manque de visibilité. C’est également la question du réseau qui va souffrir, la question de son devenir et de ses financements, et celle du contexte dans lequel les jeunes artistes vont être reçus.
Davantage fragilisés dans le monde actuel, les artistes plasticiens ont besoin de dispositifs de soutien aussi bien publics que privés.
L’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon est très consciente de cette fragilité, d’où l’importance de l’accompagnement juste après l’école. L’école est un tremplin pour se projeter dans l’avenir. Elle se fait courroie de transmission, en diffusant notamment des informations utiles pour la professionnalisation et des opportunités à ces alumni, en accompagnant des projets en partenariats, par des prix et diverses actions. »

C’est donc dans ce contexte de fragilité exacerbée que L’ENSBA de Lyon et l’IAC ont pensé cette exposition, afin de donner un espace de visibilité aux jeunes diplômés. Avec cette exposition collective de dix-huit artistes aux pratiques variées, les bases d’une production artistique individuelle viennent s’inscrire dans une démarche commune. Avec un système de résidence de production, l’IAC a aidé à la fabrication des œuvres présentées et permet de mettre un premier pied dans une institution. Nathalie Ergino, directrice de l’IAC, explique sa démarche :

“Le projet Le début de la fin est justement une réponse par l’action à l’impact de la crise sanitaire sur nos jeunes artistes. Il a été pensé dans cet esprit de solidarité même si l’IAC dispose déjà de dispositifs prospectifs qui viennent soutenir, hors contexte de crise, les jeunes artistes mais aussi les jeunes chercheurs, curateurs etc… C’est le cas avec Jeune création Internationale (Biennale de Lyon), Galeries Nomades mais aussi dans le cadre du Laboratoire espace cerveau.
Et l’enjeu est bien d’aider ces jeunes à avoir une première visibilité institutionnelle mais aussi l’accès à des outils et des modalités de travail, en production, en régie, en communication. C’est ce tremplin fondamental qu’on doit leur apporter en début de carrière et bien sûr c’est particulièrement important dans ce contexte de crise.”

Si le soutien des écoles et des musées et institutions culturelles est indispensable pour lancer la carrière des jeunes artistes, il ne faudrait pas oublier une entité tout aussi importante : le public. Pour aider l’art et les artistes, commencez par aller voir leurs œuvres !

 

Le début de la fin – Une proposition des diplômé.e.s de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon 2020
Du 19 au 30 mai 2021
Institut d’Art Contemporain – Villeurbanne/Rhône-Alpes

 

Visuels : 1- Visuel Le Début de la fin / 2- Vue de l’exposition – Gauthier Andrieux-Cheradame & Élise Drevet, Le mime et son dupe – Joseph Chabod, Numb,ers (7) – Flora Gosset-Erard, Gabarit (accessoires) – Photo © Thomas Lannes / 3- Vue de l’exposition – Charles Wesley, EcnamoR delliflufnU – Photo © Thomas Lannes / 4- Vue de l’exposition – Flora Grosset-Erard – Photo © Thomas Lannes / 5- Vue de l’exposition – Inès Malfaisan et Agathe Jourdan – Photo © Thomas Lannes

Agenda cinéma de la semaine du 12 mai
Des Roumains vaccinés au château de Dracula
Avatar photo
Laetitia Larralde
Architecte d'intérieur de formation, auteure de bande dessinée (Tambour battant, le Cri du Magouillat...)et fan absolue du Japon. Certains disent qu'un jour, je resterai là-bas... J'écris sur la bande dessinée, les expositions, et tout ce qui a trait au Japon. www.instagram.com/laetitiaillustration/

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration