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La mythique Barbara se raconte à la Philharmonie de Paris

La mythique Barbara se raconte à la Philharmonie de Paris

13 October 2017 | PAR Victoire Chabert

À l’occasion des 20 ans de la disparition de la chanteuse Barbara, les hommages et manifestations fleurissent, parmi lesquels la grande exposition que lui consacre la Philharmonie de Paris jusqu’au 28 janvier 2018.

Barbara née Monique Serf en 1930 à Paris, est l’une des plus grandes vedettes de la chanson française. Soleil noir, femme-piano ou diva capricieuse, Barbara est parfois mystérieuse… La commissaire Clémentine Déroudille et les scénographes Antoine Fontaine et Christian Marti ont voulu dans cette exposition redonner la parole à Barbara et retracer un portrait vivant de l’artiste. En partenariat avec l’Institut national de l’audiovisuel, l’exposition présente des archives rares et parfois inédites, qui permettent aux visiteurs de s’immerger dans l’univers de Barbara. L’intégralité de la scénographie, poétique et presque magique, nous propose de passer littéralement derrière le rideau. Des dispositifs sonores, des films, des reconstitutions, nous dévoilent le quotidien de la chanteuse pour la (re)incarner dans son identité plurielle. screen-shot-2017-10-12-at-00-02-21

Cette exposition dévoile l’extraordinaire richesse de l’artiste et ouvre le regard sur l’aventurière que fut Barbara. Le parcours retrace le cheminement de sa carrière qui montre qu’elle a sans cesse renouvelé son rapport à la scène, expérimenté d’autres écritures, d’autres langages musicaux, quitte à se tromper, et à essuyer des échecs. Malgré tout, Barbara est une femme qui chante ! De Bruxelles à la scène de l’Ecluse, à Paris, Barbara interprète les chansons des autres. Avant les spectacles, elle rode derrière le rideau de velours rouge, elle écoute les commentaires des spectateurs et encaisse les critiques. Mais quand elle monte sur scène, la magie opère, elle se laisse envoûter par la salle, son public, la musique et entre dans un état d’hypnose. L’exposition rend bien compte de cela, Barbara était une femme ayant décidé que le spectacle serait sa vie, et les scènes de théâtre, les décors de son quotidien. screen-shot-2017-10-13-at-12-11-30

Grâce à ses premiers succès, Barbara quitte les cabarets pour se produire à Bobino. Elle commence à écrire ses « petits zinzins », compose sans relâche et se sert de ses tragédies personnelles pour s’inspirer. Barbara se met tout entière dans ses chansons et affronte sa fragilité sans pudeur avec ses confidences chantées. Son goût de la liberté, elle en paie le prix de la solitude. Sa plus belle histoire, c’est celle qu’elle entretient avec son public : « mon histoire d’amour c’est vous ». Elle vit en nomade, de théâtre en théâtre, par amour de la scène. Dans cette exposition on découvre que chaque concert devient l’occasion du même cérémonial, où se mêle croyances, discipline et exigence. Barbara aime arriver très tôt dans les théâtres, arpenter la salle pour superviser au plus près les moindres détails du spectacle, puis s’enfermer dans sa loge jusqu’au moment d’entrer en scène. Vibrante et lumineuse, la chanteuse est devenue un mythe et ses concerts, des moments de recueillement extraordinaires. Comme dans les célèbres concerts de Pantin donnés en 1981, dans un chapiteau implanté justement sur l’actuel site de la Philharmonie.

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Cette exposition à la Philharmonie de Paris célèbre une artiste femme devenue légende. C’est une invitation à découvrir ce que signifie être une femme libre, une femme qui écrit, compose et interprète, dans la seconde moitié du XXe siècle.

Crédits visuels : Jean-Pierre Leloir, Stan Wiezniak, Claude Delorme, Just Jaeckin

 

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