Courbet dévoile son amour de la Nature à la Fondation Mona Bismarck
A l’occasion des 40 ans de l’Institut Gustave Courbet, qui a ouvert un Musée dédié à l’artiste dans sa maison natale d’Ornans, la Fondation Mona Bismarck accueille 35 toiles, 14 dessins et une sculpture de celui qui a si bien su “encanailler” l’art et transforme le 34, Quai de New-York en lieu sauvage où la nature reprend ses droits ancestraux. Les amateurs de Gustave Courbet (1819-1877) y apprendront d’où vient la puissance des couleurs apposées au couteau et des traits fermement ancrés du peintre : de l’habitation par l’art de la nature de son enfance. Jusqu’au 4 juin 2011.
“Le beau est dans la nature et se rencontre dans la réalité sous les formes les plus diverses.”
“Pour peindre un pays, il faut le connaître”, disait Gustave Courbet. Son pays natal, la Vallée de la Loue (Doubs), le peintre l’a revisité sous tous les angles à travers ses couleurs qui se patinent avec force. Seuls quelques voyages de formation (Pays Flamand), quelques séjours à Paris, et l’exil en Suisse après l’affaire de la colonne Vendôme ont pu l’éloigner de la source naturelle de son inspiration, sa ville natale où il a été enterré : Ornans.
L’exposition “Gustave Courbet, l’amour de la nature” à la Fondation Mona Bismarck revient vers cette origine de l’art de Courbet. Parmi les toiles concentrées dans deux jolies pièces au parquet qui craque comme un rêve d’enfance, on trouvera des tableaux rares, tels la cascade peuplée de cerfs du “Saut de la Brême” (1864, la Brême étant un ruisseau près d’Ornans), la version préparatoire de “La source de la Loue” (1864) exposé au Metropolitan Museum de New-York, le sublime “Une papeterie à Ornans” (1865) qui montre l’arrive de l’industrie sur les eaux de la Loue, et des scènes de chasses à la biche autour d’Ornans. S’éloignant un peu de chez lui, Courbet a aussi représenté “Les Roches noires à Trouville” (1866). Quelques portraits sont également présentés dans l’exposition, avec une œuvre quasi-romantique de jeunesse “Le Passage du Gué” (1841), ainsi qu’une sculpture -ce qui est rare chez l’artiste.
Dans la deuxième et troisième salles de l’exposition, les pièces les plus originales sont probablement les dessins de Courbet, et notamment les trois panneaux de bois où sont tracés à l’huile les dessins provocants de “La Conférence”, où Courbet met en scène des curés en goguette. Avec une gravure, ces panneaux de 1868 sont les seules informations que nous puissions encore avoir de la série originelle de 1863, aujourd’hui disparue.
Dans la veine romantique, l’exposition donne également à voir les pipes de Gustave Courbet, son masque mortuaire et un moulage de sa main.
Et pour fêter dignement les 40 ans de l’Institut Gustave Courbet, des tableaux de ses membres et son historiques sont également exposés dans une quatrième salle à la Fondation Mona Bismarck.
“Courbet et la Nature” fait donc partie de ces belles expositions un peu secrètes et très bien organisées que Paris sait réserver à ses connaisseurs. A vous de rejoindre ces happy fews!
Photos : © Institut Gustave Courbet