Architecture
Architectures quatre vingt : une chronique métropolitaine au Pavillon de l’Arsenal

Architectures quatre vingt : une chronique métropolitaine au Pavillon de l’Arsenal

05 August 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

L’architecture évolue comme la mode, par effet boomerang. Effet culte du vintage oblige, les années quatre-vingt sont tendances. Le Pavillon de l’Arsenal surfe sur la vague et nous propose une plongée dans dix ans de projets et réalisations qui du Forum des Halles à la BNF nous font réagir entre scandales et objets merveilleux.


« Architectures quatre vingt, une chronique métropolitaine » s’attache à restituer les projets les plus emblématiques dans leur contexte politique et culturel. On suivra avec attention les débats houleux entourant la destruction du magnifique marché des Halles, on revivra la conférence de presse inaugurale de François Mitterrand sur « Les grands travaux » annonçant l’Institut du monde arabe, la Cité de la musique, mais aussi une exposition universelle qu’en pleine cohabitation, Jacques Chirac fera annuler.
Chaque réalisation fait l’objet d’une étude qui répondra aux attentes, par la présence d’un texte dense et de plans détaillés, des plus spécialistes et séduira les néophytes qui découvriront une génération passionnée par la question architecturale comme enjeu politique.

 

La Roseraie-Henri Ciriani

On plongera dans un monde où le sens a parfois été perdu. Souvenez-vous du monde rétro-futuriste totalitaire du film Brazil de Terry Gilliam. Plusieurs scènes étaient tournées dans le monumental Palacio et Teatro d’Abraxas aux coursives méandreuses pensé par Ricardo Bofill. La question de la deshumanisation dans ces espaces tout en un, peu accueillants, se retrouve dans le travail de Henri Ciriani qui construit une barre d’habitation en référence aux grands parking des villes. Succès immense en son temps, aujourd’hui incompris, le Forum des Halles et ses recoins coupe-gorge est vu comme un temple de la contemporanéité et du post-modernisme. Ici, les architectes ont confondu leur rôle avec celui des urbanistes, cela a été désastreux . “It was acceptable in the 80’s” chantait Calvin Harris en 2008!

Le modernisme est symbolisé par la référence constante au maître Corbusier, qui a assaini et pensé les logements pour des familles en pleine mutation urbaine. Les architectes des années quatre-vingt gardent cette idée en dessinant des immeubles rectangulaires tout en un : crèche, supermarché, logement. Une vie en huis clos.

À côté de ces projets aujourd’hui décriés, se trouvent des monuments qui ont marqué Paris essentiellement. La grande Arche, l’Opéra Bastille et la BNF. L’exposition nous montre toutes les étapes de création et l’élaboration des choix qui ont amenés tel ou tel projet à se réaliser. On respire un bon coup en voyant à quoi on a échappé en guise de grande bibliothèque !
L’architecture quatre-vingt est très présente dans notre quotidien mais noyée par différentes autres vagues. Ce focus permet d’identifier les lieux de notre environnement issus de ces réflexions. Nous en fréquentons tous les jours, comme le café Beaubourg. On se prendra aussi à rêver que les projets les plus fous soient un jour réalisés, telle la sublime Tour sans fin de Jean Nouvel qui passe du béton au verre pour disparaitre dans le ciel. Lauréat du concours Triangle de la folie en 1989, elle aurait pu accueillir 426 mètres de bureaux à la Défense.

Tour sans fin-Jean Nouvel

Quelle identité se dégagera de la première décennie 2000 ? L’histoire est à écrire.

Visuel home et en-tête : Palacio et Teatro d’Abraxas-Ricardo Bofill

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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