Arts

« Voir l’Italie et mourir » : l’invitation au voyage du musée d’Orsay

07 April 2009 | PAR marie

 « Ils disent ici : vois Naples et puis meurs » rapporte Goethe, impressionné par son séjour en Italie. L’exposition qui se tient à Orsay à partir d’aujourd’hui est un carnet de voyage, celui des romantiques du XIXème qui découvrirent, palettes ou appareil photo en main, la péninsule,.

Aux XVIII ème siècle, les jeunes européens de la grande bourgeoisie concluaient leur éducation par un long voyage,  la destination favorite pour ce “Grand Tour” étant l’Italie. Au XIX ème siècle, les amateurs d’art et les écrivains relayèrent, dans cette pratique, les jeunes bourgeois. Les Européens du Nord (particulièrement les Britanniques) découvraient alors une région peuplée de belles brunes et de touchants lazzarone (fripons/fainéants), illuminée par la Méditerranée et marquée de la douceur grave de ceux qui portent les traces de leur Histoire.

L’exposition présente les témoignages picturaux des français Camille Corot et Paul Delaroche, les ruines torturées du peintre suisse allemand Arnold Bocklin ou des précises reproductions des grands monuments romains de l’archicte Eugène Viollet-le-Duc.

les-pelerins

Les Pelerins à Rome, Paul Delaroche, 1842, © Muzeum Narodowe, Poznan

Les toiles sont complétées par des photos, et notamment des daguerréotypes. Ce procédé photographique pionnier suscita dès son invention, en 1835, les passions des voyageurs. Il permettait de saisir les images sur des plaques de cuivre. Les premiers “photographes” étaient souvent des peintres, la nouvelle technique venant en appui à leur travail artistique. Par sa pose « rapide », elle permettait à l’artiste d’embarquer le monument chez lui. Un siècle plus tard, les daguérréotypes semblent se suffire à eux-mêmes. Présentés aux côtés des peintures, ils souffrent malheureusement d’un éclairage trop fort (ironie du sort !).

nuLe portfolio des romantiques contient ensuite  les photos faites d’après négatifs : un reportage signé Gustave Le Gray sur les guerres d’indépendances italiennes,  les clichés quasi anatomiques de l’erruption du Vésuve de 1872,  ceux (pour le coup vraiment anatomiques) des nus masculins de Wilhelm von Gloeden et les images de fouilles archéologiques des sites découverts au XIX (notamment Pompéi). Après la peinture, en mettant en jour les découvertes du passé, c’est à l’archéologie que la photo venait compléter.

Cain, Wilhelm von Gloeden, 1913, © Westlicht Museum, Viena / Peter Coeln

Une exposition éclectique à faire comme une ballade, dans la douceur du farniente, ou en romantique, comme une invitation au voyage.

Voir l’Italie et mourir, Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e, 1 40 49 47 14, Métro 12 Solférino, Rer C Musée d’Orsay, Bus 68 , Bus 69 , Bus 73. Du 19 juillet 2009, Tlj de 9h30 à 18h, sf jeu jusqu’à 21h15. Fermé le lun. Entrées réduit : 7€ pour les 18-30 ans, pour tous à partir de 16h15 (sauf le jeu), pour tous, jeu en noct, à partir de 18h. Gr. pour les – de 18 ans, visiteurs hand., chôm…. normal : 9.5€

 

Dans la brume électrique : des personnages sacrifiés sur l’autel de l’intrigue
Le premier téléphone rotatif… n’est pas le premier !
marie

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