
Tour de web : quand les artistes se mêlent de géopolitique
Le dernier conflit israélo-palestinien a suscité des réactions délirantes. On aura vu des drapeaux palestiniens, puis des drapeaux israéliens surgir dans les rues de Paris. Au cœur de ces rassemblements qui font la part belle à la haine de l’autre, les artistes prennent position. Que dit la toile de cette parole qui souvent ne se maîtrise pas ?
Le mot de trop de Javier Bardem et Pénélope Cruz
le couple de comédiens a publié dans El Diaro une lettre où Israël est accusé de “génocide”. Le terme à la définition claire : ” l’extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales” ne correspond pas à la réalité des massacres commis à Gaza. C’est pourquoi une réponse est venue dans la plume de l’acteur Jon Voight qui lui a déclaré dans le Hollywood Reporter “Je suis écœuré par le fait que des gens comme Pénélope Cruz et Javier Bardem puissent inciter à l’antisémitisme à travers le monde sans être conscients des dégâts qu’ils provoquent”.
Dépassé le couple a répondu dans USA Today ” Si je me suis montré critique de la réponse militaire israélienne, j’ai le plus grand respect pour le peuple d’Israël et la plus profonde compassion pour ses pertes humaines », a ainsi déclaré Javier Bardem dans un communiqué. « Je suis maintenant traité d’antisémite, tout comme ma femme, ce qui est l’antithèse de tout ce que nous sommes en tant qu’êtres humains ».
Patrick Bruel accusé de financer l’armée israëlienne
“Soyons clairs. Contrairement à ce que je peux lire avec effroi, je n’ai jamais donné un centime à l’armée Israélienne, ni à une armée quelle qu’elle soit et cela ne me traversera jamais l’esprit”, précise le chanteur dans un long message publié sur son compte facebook
Le chanteur a reçu menaces et insultes l’accusant de financer Tsahal. Hors, Patrick Bruel le rappelle, il est un ardent défenseur de la paix. Il avait donné un “Concert pour la Paix” à l’Opéra de Versailles ( 2005) où étaient réunis deux pianistes, l’un Palestinien, l’autre Israélien.
L’appel au boycott d’Israël
Le terrain des opérations est sur Facebook. Les déclarations ne valent pas fait de presse mais témoignent d’un engagement d’artistes envers le peuple palestinien. Malheureusement, le manichéisme est la loi. Il y a les pro-palestiniens et les pro-israéliens mais impossible de trouver des postures mesurées.
Yalda Tounes, superbe danseuse de flamenco a été à l’initiative du groupe facebook «the uprising of women in the Arab World» , aux côtés de Diala Haidar au Liban, Farah Barqawi en Palestine, Sally Zohney en Egypte et Rana Jarbou en Arabie Saoudite. Elle venait dire haut que le droit des femmes dans les pays arabes est une priorité. Née au Liban son engagement la conduit du côté palestinien, et sa page facebook est une revue de web des exactions et des massacres israéliens. Elle appelle au Boycott d’Israël mais aussi du Qatar et du Liban. La danseuse Cécilia Bengolea a annulé la présentation de Pâquerette à Tel Aviv. Le texte de Naomi Klein sur l’utilité du boycott comme fin aux massacres est relayé.
Du côté des pro-israeliens, nous avons trouvé Wonder Woman en personne, l’actrice Gal Gadot qui sur son fil twitter a apporté ses prières aux soldats.
Ainsi, les artistes se comportent comme des citoyens lambda, ils donnent leur avis sur les questions géopolitiques qui agitent l’opinion. Le souci est qu’aucun n’utilise leurs tribunes pour dénoncer les paroles antisémites et racistes déployées dans les manifestations.