Politique culturelle
Un fan de the walking dead tue son ami en pensant qu’il se transformait en zombie

Un fan de the walking dead tue son ami en pensant qu’il se transformait en zombie

27 October 2015 | PAR Kalindi Ramphul

Un grand adepte américain de The walking dead a sauvagement assassiné son ami après avoir visionné plusieurs épisodes de leur série préférée. La raison ? Le jeune pensait que son ami était en train de se transformer en zombie. Damon Perry, 23 ans, vivant à Prewitt au Nouveau-Mexique, aurait utilisé des couteaux de cuisine, une guitare électrique et même un micro-ondes pour tuer son ami, jeudi soir. Toute La Culture a demandé l’avis d’un psychanalyste pour vous éclairer sur cette affaire. 

Cette histoire a choqué l’Amérique et s’est répandue dans le monde entier. Jeudi soir, un américain vivant au Nouveau Mexique a sauvagement assassiné son ami après que les deux compères aient regardé plusieurs épisodes de leur série préférée, The Walking Dead, qui met en lumière une Amérique ravagée par un virus, qui transforme tous les morts en zombies. L’homme a révélé avoir commis cet acte barbare car son ami “était en train de se transformer en zombie et a essayé de le mordre”, révèle la police. Damon Perry, 23 ans,  aurait utilisé des couteaux de cuisine, une guitare électrique et un micro-ondes pour tuer son ami, puis s’en serait pris à d’autres habitants de l’immeuble, avant que ceux-ci réussissent à appeler la police de Grants. Celle-ci a d’ailleurs confié : “Je n’avais jamais vu ou entendu une chose pareille. la scène était horrible.  Le suspect attribue ce meurtre au fait qu’il avait beaucoup trop bu et avait regardé de nombreux épisodes de ‘The Walking Dead’ d’affilée.”.

Il est important de préciser que le jeune homme, père de deux enfants, n’a aucun antécédent psychiatrique. Nous avons tout de même tenu à demander son avis à Emmanuel Niddam, psychanalyste et psychologue clinicien. A la question : “Pensez-vous que les séries, quand elles sont consommées à l’extrême, peuvent générer de la paranoïa ?”, le spécialiste nous répond que la réponse à cette question dépend d’une décision culturelle collective qui relève davantage des gens qui vont bien que de ceux qui vont mal. L’expert nous révèle que la projection à l’intérieur d’un film est quelque chose d’extrêmement pesant au niveau de l’affect. En effet, l’investissement sur des objets imaginaires peut être lourd de conséquences. Par exemple, lorsqu’une série arrive à son terme, il est assez fréquent que certains fans fassent une petite dépression. Emmanuel nous donne l’exemple de la série Friends, idolâtrée par des millions de gens : beaucoup ont investi de leurs sentiments dans une relation imaginaire avec les personnages. A force de les voir évoluer, on peut avoir l’impression de quasiment vivre avec eux. Que se passe t-il donc quand la série s’arrête ? Eh bien, si les sujets sont un peu sensibles, en difficulté, ils peuvent avoir un accès maniaque, plus que paranoïaque. Ils peuvent répondre à leur tristesse par une excitation violente pour compenser un petit deuil. L’expert poursuit son explication en prenant l’exemple d’un enfant dont le dessin animé vient de finir : l’enfant sera excité, aura du mal à rester calme. Il va faire démonstration de son mécontentement. C’est ce qui peut se passer, à une plus grande échelle, bien sûr, chez l’adulte. Il est facile, d’après le psychanalyste, de comprendre ce phénomène de deuil grâce à l’ouvrage de Freud, Deuil et Mélancolie. L’expert nous explique alors, qu’au moment où le deuil arrive, c’est non pas l’affect positif mais l’ambiguité qui va avec l’amour, ainsi que les petits affects négatifs, qui nous retombent dessus.

Il nous précise, par ailleurs, que certains événements ( comme celui de Damon Perri par exemple ) pourraient peut-être être évités s’il existait davantage d’instituts spécialisés dans la prévention des troubles comportementaux. En effet, beaucoup d’individus ne bénéficient pas des soins qui leurs seraient nécessaires pour garder une maitrise d’eux mêmes, et peuvent ainsi céder à des accès maniaques. La prévention est, selon le psychologue, parfaitement primordial.

Visuel : ©DR

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Kalindi Ramphul

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