
L’institut culturel Roumain est orphelin
Tempête dans la culture, c’est une démission massive qu’a subi l’Institut culturel Roumain (ICR) en réaction a une censure annoncée de l’Etat.
Horia Patapievici, président de l’ICR a entraîné dans son départ toute son équipe. L’institut culturel Roumain, vise, comme tous ses semblables à promouvoir hors les murs les artistes de son pays. A Paris, nous avions eu l’occasion de passer une semaine dans la Salle Byzantine du Palais de Béhague à l’occasion de la superbe programmation des Nuits Théâtrales.
A l’heure de l’échec du référendum visant à la démission du président Traian Basescu, les artistes se plaignent d’une mainmise de l’Etat sur la culture. Cristi Puiu qui a remporté le prix Un certain regard du Festival de Cannes 2005 pour La Mort de Dante Lazarescu a déclaré à l’AFP que cette dernière était devenue un “instrument de propagande“.
L’affaire a débuté il y a deux mois, au début de la crise politique bouleversant le pays. Le gouvernement a changé par décret la mission de l’ICR qui doit dorénavant “conserver l’identité nationale”. Face à ces relents de nationalisme d’un autre temps, les plus grands se sont offusqués. Le jeune et talentueux réalisateur de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Cristian Mungiu parle «d’épuration“. Il a été accompagné d’une centaine d’autres artistes. Mais c’est avec cet acte de démission que la situation a changé d’ampleur.
Pour le moment, l’Etat joue la carte de l’étonnement, accusant la direction de l’ICR d’une trop forte réaction. Le dialogue semble bouché.