Les parchemins à l’heure du numérique: les rouleaux de la mer morte accessibles en ligne
Le Musée d’Israël à Jérusalem a commencé lundi à mettre en ligne les rouleaux de la mer Morte, qui contiennent quelques-uns des plus anciens textes bibliques connus.
Mis au jour en 1947 dans les grottes de Qumran situées dans le désert de Judée, les Manuscrits de la mer Morte comptent au nombre des plus anciens manuscrits bibliques au monde, rédigés entre le IIIème siècle et le Ier siècle avant Jésus-Christ.
La plupart des documents sont des textes bibliques de la Bible hébraïque. Tous les livres de celui-ci y sont représentés, sauf le Livre d’Esther.
Outre les livres de l’Ancien Testament, on trouve aussi des livres apocryphes (exclus du canon biblique par les chrétiens, mais aussi par les juifs), comme le Livre d’Enoch et le Livre des Jubilés. Presque tous sont en hébreu, quelques-uns en grec, reprenant la version de la Septante. À ces livres (canoniques ou non) se rajoutent des commentaires sur ceux-ci, ainsi que des textes propres à la communauté juive qui vivait à Qumrân, comme Le Rouleau du Temple et La Règle de la Communauté (ou la Règle de la commune selon une autre traduction).
Les chercheurs sont parvenus à la conclusion que certains de ces manuscrits furent rédigés ou copiés par une secte d’ascètes juifs que la plupart des scientifiques identifient aux esséniens contemporains des pharisiens, des sadducéens, des premiers chrétiens, des Samaritains et des zélotes. Tous ces groupements formaient la société juive en Terre d’Israël au cours de la fin des périodes hellénistique et romaine, depuis l’émergence de la dynastie des Maccabées jusqu’à la destruction du Second Temple ( soit de – 167 à 70 de l’ère chrétienne). La majorité des manuscrits furent rédigés ou copiés en hébreu, un petit nombre en araméen et en grec.
“Les utilisateurs pourront découvrir avec un souci de précision et du détail jusqu’ici impossible à obtenir des manuscrits remontant à l’époque du second Temple”, indique dans un communiqué la direction du musée où sont hébergés les manuscrits vieux de deux millénaires.
Ces documents “sont d’une importance extrême car ils constituent les fondements de l’héritage monothéiste mondial”, insiste le texte.
“Des détails invisibles à l’oeil nu peuvent être agrandis jusqu’à 1.200 mégapixels, soit une résolution 200 fois supérieure à celle d’un appareil photo ordinaire”, ajoute le communiqué.
Le projet a été développé en partenariat avec le groupe internet Google avec l’ambition de mettre les documents gratuitement à la disposition du grand public, et son coût est estimé à 3,5 millions de dollars (2,5 millions d’euros).
Cinq rouleaux sont déjà accessibles sur internet, dont le grand manuscrit d’Isaïe.
Les 900 manuscrits, parchemins et papyrus, sont considérés comme l’une des plus importantes découvertes archéologiques de tous les temps. Ils comprennent des textes religieux en hébreu, en araméen et en grec, ainsi que le plus vieil Ancien Testament connu.
Les documents les plus anciens remontent au 3e siècle avant Jésus Christ et le plus récent a été rédigé en l’an 70, au moment de la destruction du second Temple juif par les légions romaines.
Lorsqu’ils ne sont pas exposés, les manuscrits sont conservés dans la pénombre, dans une réserve dont l’humidité et la température sont identiques à celles des grottes de Qumrân.