
Décès du sociologue Ulrich Beck
Le penseur de la “Société du risque” (1986) est mort le premier janvier à l’âge de 70 ans d’un infarctus, selon un communiqué de sa maison d’édition, Suhrkamp-Verlag.
Né en Pomeranie (en Pologne) juste après la Guerre, Ulrich Beck a fait des études en philosophie, sociologie et sciences politique à l’Université de Munich. Enseignant depuis les années 1980, il est passé par les universités de Bamberg et Munster, mais a aussi enseigné à la London School of Economics, avant de revenir à la Bavière.
Paru en 1986 et traduit en 35 langues, son ouvrage sur La société du risque, sur la voie d’une autre modernité l’a rendu célèbre dans le monde entier. Ulrich Beck y avance que les sociétés industrielles sont passées à une autre étape de leur évolution en devant des “sociétés du risque”, projetées vers le futur; il y décrit comment nos sociétés globalisées produisent et répartissent les risques.
Egalement auteur d’essais sur l’Europe, il a fait beaucoup de bruit en Allemagne avec un article paru en 2012 dans le Spiegel s’intitulant “Le pouvoir de Merkiavelli”, où il dénonçait l’attitude trop “réaliste” et machiavellienne de la chancelière allemande jouant la carte de la sécurité et de la grandeur allemandes contre une Europe en détresse et qui aurait eu besoin de soutien.
Le monde universitaire déplore la mort d’un des tous grands sociologues de notre temps et la Suddeutsche Zeitung a publié un très bel hommage du professeur Armin Nassehi s’intitulant “Ce que la sociologie doit de remerciements à Ulrich Beck”. A lire, ici.
visuel : suhrkamp