Claudia Stavisky « A Lyon, nous accueillons tous les publics »

05 December 2022 | PAR Ilan Lévy

Le Théâtre des Célestins est l’un des grands théâtres de Lyon depuis 1877. Avec une programmation variée entre créations et accueil de grandes pièces du répertoire, sa directrice depuis 2000, Claudia Stavisky a su insuffler un vent de modernité sur cette vénérable institution. Après la Covid et un début de saison réussi, elle dresse pour nous un bilan et ouvre des perspectives pour l’avenir.

Comment se porte le théâtre des Célestins après ces deux années de Covid ?

Claudia Stasvisky : Il est en convalescence, les gens reviennent, mais ce n’est pas encore la grande forme. Nous avons perdu du public qui a du mal à revenir, car il n’a plus l’habitude de sortir. D’un autre côté, nous accueillons beaucoup de jeunes qui se sont mis au théâtre. Je pense que les sorties culturelles leur ont manqué ; ils sont de plus en plus nombreux et notre politique tarifaire pour les moins de 26 ans y aide.

Est ce que les habitudes de sortie ont changé ?

Oui, bien entendu. A la sortie de l’épidémie de la Covid, nous avions l’impression que plus personne ne viendrait au théâtre, nous n’avions plus d’abonné, ni de réservation. Les habitudes ont bien changé, le type de fréquentation aussi. Le public vient désormais à la dernière minute et ne réserve plus. Parfois, 48 heures avant une représentation, la salle est vide, alors que c’est plein le jour J. D’où une nécessaire communication de proximité. Il faut être solide face à cela. Nous ne savons pas si cette situation nouvelle est conjoncturelle ou durable.

Combien de spectacles organisez-vous par an ?

Nous accueillons cette année près de 50 spectacles, du fait notamment des reports des deux dernières années. Normalement, c’est 35 spectacles par an environ. Nous avons choisi cette année d’en recevoir plus pour protéger les compagnies. Avec nos deux salles, la grande de 680 places et la plus petite de 139 places, nous accueillons 100 000 spectateurs par an, ce qui fait des Célestins un de lieux les plus fréquentés de France.

Comment s’effectuent vos choix de programmation ?

C’est l’équilibre et l’audace qui nous guident.Nous proposons une création chaque année, que je mets en scène. Cette année, c’est « La trilogie de la villégiature » qui a rencontré un grand succès en septembre. Nous accueillons des créations nationales et internationales en coproduction ou en diffusion. Nous équilibrons nos propositions entre le répertoire classique et les textes contemporains, entre spectacles populaires et créations plus pointues, entre spectacles familiaux et spectacles plus exigeants et nous tentons de respecter la parité dans les créations. Quand on nous propose une pièce, avec mon équipe, nous lisons le texte, rencontrons les artistes et sur des critères subjectifs, mais d’excellence, nous prenons le spectacle ou non. Bâtir une saison est un équilibre permanent.

Proposez-vous une programmation spécifique pour le jeune public ?

Chaque année, nous nous attachons en décembre notamment à recevoir un public familial. Cette année, ce sera « Le carnaval jazz des animaux » le 19 décembre et « Gretel, Hansel et les autres » du 20 au 31 décembre 2022. Cette pièce des frères Grimm « Hansel et Gretel » est à la croisée entre l’univers du conte et le monde actuel où de jeunes enfants en quête d’une maison en pain d’épices, vont découvrir de nouvelles expériences comme la liberté ou l’amour fraternel. C’est une pièce sur l’émerveillement de l’enfance.