Mort de l’écrivain et journaliste Pierre Daix
Pierre Daix, figure de la résistance et ancien déporté, mais aussi proche de Pablo Picasso et connu pour ses ouvrages sur l’Histoire de l’art, est décédé hier à l’âge de 92 ans.
Né en 1922 dans le Val de Marne à Ivry-sur-Seine, ce diplômé en Lettres témoigne très vite de sa coloration politique puisque adhère au parti communiste en 1939 lorsqu’il n’a que 17 ans, peu de temps avant de rentrer dans la Résistance. Arrêté, il est détenu au camp de concentration de Mauthausen (Autriche), expérience qui marquera sa vocation littéraire. Lors de la Libération, il rejoint le ministère de l’Air, l’Armement et de la Reconstruction auprès de Charles Tillon, dont il devient le chef de Cabinet. Sa carrière littéraire se poursuit puisqu’il devient le directeur adjoint des Éditions Sociales en 1947.Et il collabore un an plus tard avec Louis Aragon, en tant que rédacteur en chef de la revue Les Lettres Françaises. A partir de 1950, il devient le directeur adjoint du journal communiste Ce Soir. En 1971, il change de position politique et se retire du PCF à la suite du choc provoqué par la violente répression du Printemps de Prague.
Outre ses œuvres engagées, comme Les Hérétiques du PCF (1980) ou Bréviaire pour Mauthausen, qui fût lauréat du prix François Mauriac en 2005, Pierre Daix était reconnu comme spécialiste de l’Histoire de l’Art du XX ème siècle de par sa connaissance des œuvres de Pablo Picasso, dont il était l’ami, mais aussi pour ses écrits sur le cubisme et des grandes figures artistiques telles que Matisse, Soulages et Hartung. Il a aussi écrit sur Rodin, Manet, Gauguin ou encore sur le collectionneur François Pinault, qui a pu lui rendre hommage dans un article publié dans Le Point.
Reconnu pour son œuvre aussi bien que pour son passé de résistant, Pierre Daix a été décoré de la Grande Croix de la Légion d’Honneur (la plus haute distinction de Légion d’Honneur) en 2012 par François Hollande.
Visuel : (c) Le nouveau dictionnaire Picasso, Pierre Daix, Robert Laffont, collection “Bouquins” .
