
Payez l’avocat de Rue89
Alors que Rue89 lançait J’aime l’info le mois dernier – la plateforme de contributions volontaires pour les médias en ligne – voilà que le site web fait de nouveau appel à la générosité de ses lecteurs. De plus en plus confronté à des poursuites judiciaires, Rue89 a aujourd’hui besoin de soutien pour payer un avocat.
« Rue89 croule sous les procès, aidez-nous à payer l’avocat ! ». Pierre Haski, cofondateur et collaborateur du site, a choisi d’aller droit au but. Il a besoin d’argent et le dit haut et fort. Comme tous les médias, Rue89 est soumis aux lois sur la diffamation ou sur la protection de la vie privée. Ce recours croissant à des poursuites judiciaires serait le moyen, aux yeux de Pierre Haski, « d’intimider le média à l’origine de révélations embarrassantes » et de « brider les enquêtes journalistiques ».
En effet, chaque lecteur peut ajouter sa « brique » de soutien au mur de micro-pub présent sur le site, le tarif variant de 15 € à 349 € selon la durée et la taille de l’affichage. Chacun peut également habiller sa brique avec le visuel de son site, de son entreprise ou sa photo. Si l’idée existe depuis la création de Rue89, cette fois-ci le symbole de la justice a été apposé au logo du site.
Si Rue89 a jusqu’à alors gagné tous ses procès, ceux-ci se multiplient à une vitesse foudroyante. Aux plaintes du patron de Taser France et de la société Quick, se sont ajoutées celles du groupe Bolloré et de France 3.
« L’arme judiciaire » dont parle Rue89 coûte cher, de plus en plus cher. La place du lecteur a changé. Désormais, il s’agit de soutenir une presse en difficulté, entre crise financière et étouffement d’affaires encombrantes.