CANAL+ SANS FRONTIERES
D’abord marché international du film documentaire, c’est aussi le lieu pour les chaînes de raconter leur programme de rentrée : Christine Cauquelin, directrice des documentaires à Canal+, était à La Rochelle pour la 24ème édition du Sunny Side.
Séoul, Corée du Sud. Kindia, Guinée-Conakry. Bagdad, Irak. Egalement Paris, élections municipales obligent, la Thaïlande, le Mali, l’Inde, la Turquie. Mais aussi Trappes, France, avec Jamel Debbouze. Les documentaires de Canal + font tourner le globe du bout des doigts, très vite et très fort. Petit dépliant non exhaustif de ce qui vous attend à partir de septembre 2013.
Canal ouvrira sa saison documentaire avec un monolithe de 110 minutes d’histoire immédiate. Les rabats-joie pensent que seuls les anglo-saxons sont capables de réaliser un tel monument. Norma Percy, née aux Etats-Unis, et Brian Lapping, né en Angleterre, leur donnent raison. Dix-huit ans après avoir déconstruit l’histoire de la guerre en ex-Yougoslavie dans “Yougoslavie : suicide d’une nation européenne”, les deux journalistes s’attaquent à la guerre en Irak dans un documentaire hautement politique d’une rigueur implacable, “Irak, dans les coulisses d’une guerre”.
Autre style, autres méthodes, Canal+ diffusera le deuxième volet de “Kindia”, opération de développement initiée par la chaîne cryptée et belle idée de Patrick Menais : pendant quatre ans, les équipes de Capa accompagnent des projets de développement dans la région de Kindia, en Guinée-Conakry. Christine Cauquelin ose le parallèle du temps court des roulements de tambours télévisuels avec le temps long du développement humain. On a suffisamment confiance en Patrick Menais, par ailleurs grand maître du Zapping de Canal (association temps court-temps long s’il en est, ce bijou de 5 minutes fêtera l’année prochaine ses 25 ans), pour être impatient de la diffusion de ce beau modèle de télévision.
Avec “Paris 2014, histoire d’une conquête”, Canal promet un “thriller” racontant le “combat de deux femmes”… Suspense. Sous la houlette de Thomas Legrand, l’éditorialiste politique de France Inter, les caméras de Brother Films suivent en ce moment Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo en campagne pour prendre la mairie de Paris. Compte-rendu avant fin mars 2014.
Autres femmes, autres combats, “Les Insoumises” racontera le parcours de ces femmes qui font bouger les lignes du système patriarcal. Cinq pays de tournage pour ce documentaire produit par Elzévir & Cie la Thaïlande, le Mali, la Turquie, l’Inde et la France, concentrés dans un 90 minutes diffusé en première partie de soirée.
Deux docs consacrés à deux Américaines sont également prévus à la diffusion avant la fin de l’année. Le portrait d’Angela Davis, avec “Free Angela”, et le portrait de celle que nous aurions tous rêvé d’être : Diana Veerland. Cinquante-cinq ans de règne sur la mode, l’art, l’édition pour la rédactrice en chef de Harper’s Bazaar et de Vogue. Une Françoise Giroud puissance dix et totalement Cinquième Avenue, pour un portrait de 85 minutes.
En plus d’un documentaire avec Jamel Debbouze, “Liberté, Egalité, Improvisez”, Canal mobilisera une autre star de la chaîne. Encore plus star depuis l’annonce de son recrutement à la présentation du Grand Journal, Antoine de Caunes nous refait le coup de la géopolitique rock’nroll et du routard speed. Après “Allons donc à London”, “En berline à Berlin” ou encore “En tatanes à Manhattan” voici “Maboul de Séoul”, une aventure au pays de la K-pop et du terrain de golf le plus risqué du monde (parce qu’à la frontière avec la Corée du Nord), diffusée en prime-time avant la fin de l’année.
Xavier V. Rinaldi
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Crédit photo “Irak, dans les coulisses d’une guerre” :
Associated Press
Crédit photo “Maboul de Séoul” :
Dana Kapelian/Canal+