
L’Open ferme
Cela faisait quelques années que la nouvelle creusait son sillon : l’Open café, la première terrasse offerte à la communauté gay range ses chaises arc en ciel.
Le 26 juin ce sera la der des ders. Le 26 juin, car c’est la date de la Gay pride parisienne. Quand Bernard Bousset achète le lieu en 1995, le quartier est alors en pleine mutation, au bord de sa gentrification. Le Sida décime encore la communauté, l’heure n’était pas encore à une visibilité joyeuse et légère. Bousset change la donne en ouvrant un bistrot comme les autres où l’on déjeune de la salade tendance du moment ( oui à Paris, il y a des tendances sur les salades, tout le monde a envie d’une Cobb, puis d’une Cesar, c’est comme ça.)
“J’ai signé le 23 février 2022 la vente du fonds de commerce et des murs au fonds d’investissement français Black Swan pour un montant que je ne divulguerai pas”, annonce le propriétaire des lieux, le même depuis sa création en 1995 au Parisien le 6 avril.
Bref, Bousset a fait une révolution politique. L’Open rendait visible l’invisible, enfin ! Ce n’était pas un bar dans une ruelle, caché. C’était une terrasse fière. C’est à lui également que l’on doit notamment de voir les go-go boys hyper canons prendre leur douche au Raidd bar, à quelques rues d’écart.
Le 17 rue des archives ne sera donc plus un café, puisque son patron embarque sa licence IV avec lui. C’est un nouveau lieu emblématique de l’histoire homosexuelle de Paris et de l’histoire tout court, qui ferme ses portes. Après la liquidation judiciaire du Micmanbar juste avant le début du Covid, le déménagement de la librairie L’eau à la bouche au 37 rue Saint Ambroise, remplacée par un magasin de chaussures, on ne sait pas ce que deviendra cet espace, mais ce qui est sûr c’est que ce ne sera plus jamais comme avant.
Visuel : @ABN