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L’exposition “Paradoxa” d’Alejandro Cardenas s’invite à la galerie Almine Rech

18 July 2021 | PAR Orane Auriau

Pour sa deuxième collaboration avec la galerie d’art, l’artiste plasticien nous plonge dans une atmosphère étrange. A voir jusqu’au 31 juillet. 

C’est dans cette galerie située avenue de Matignon, non loin des Champs-Elysées, que l’artiste américano-chilien a posé ses toiles depuis le 30 juin. Principalement basé au Etats-Unis, en particulier à Los Angeles, cet artiste multidisciplinaire, qui a également travaillé pour la mode et sculpté, nous offre une exposition surprenante chez Almine Rech. Portrait de son œuvre. 

Des étrangetés

C’est ce qu’un spectateur pourrait se dire en arrivant à l’exposition. Parmi ses peintures et illustrations, des figures étranges, surréalistes, gagnent de manière omniprésente les espaces des œuvres. Ces créatures se meuvent dans différents décors, tels des phasmes bâtons humanoïdes, ou encore des mantes religieuses. Elles mettent en valeur ce que Cardenas peint avant tout, à savoir des intérieurs intrigants, des paysages, le tout dans un jeu de géométrie qui nous fait songer aux compositions de Piero della Francesca, peintre de l’espace. Faire un parallèle avec divers artistes italiens férus des espaces géométriques, durant la renaissance, ne serait pas fortuit. 

Paradoxa ne montre pas une seule toile dépourvue de ces êtres qui adoptent des positions humaines, mais qui n’en possèdent pourtant pas le caractère. Ce qui leur reste, c’est ce langage corporel qui s’inscrit dans un espace précis. Qu’ils se lovent dans des chaises, s’assoient sur un rocher au bord de la mer, prennent la pose debout.
En s’intéressant justement à l’artiste, on découvre qu’il s’est sciemment inspiré des mantes religieuses. Ne souhaitant pas mettre l’humain au centre de ses tableaux, qu’un visage soit identifiable pour que cela n’accapare pas l’attention de l’œil. Une originalité que l’on peut apprécier.

Paradoxa

Le nom de l’exposition est emprunté à la dénomination animalia paradoxa, terme utilisé par le naturaliste suédois Carl von Linné pour classer les animaux, qu’il répartissait en sept catégories. L’une d’entre elles, la paradoxa, regroupait les créatures fantastiques, légendaires avec des animaux réels mais mystérieux pour l’époque – le narval, le pélican, l’antilope par exemple. Mais phyllocrania paradoxa est aussi le nom scientifique donné à la mante fantôme, qui fait songer aux êtres que peint l’artiste. 

Ce nom archaïque est aussi chargé de mystère, puisqu’il est daté du XVIIIe siècle.
Il n’y a alors rien d’étonnant à ce que ces œuvres, à la technique picturale très réaliste, semblent néanmoins nous amener dans un songe. Un mélange savant entre rêve et réalité.

Ce qui résulte de cette croisée de multiples inspirations picturales, accroît cette sensation de plénitude que l’on peut expérimenter en regardant ces toiles. Elles en deviennent plus poétiques, mystérieuses. 

 

Où le voir ? Au 18 avenue Matignon, Paris 75008. Gratuit. Pour plus d’informations : Galerie Almine Rech 

visuel : Alejandro Cardenas / Courtesy Galerie Almine Rech

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Orane Auriau

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