
La cour des comptes soumet son rapport sur Radio France
La maison ronde de la radio est en ébullition. À l’aube de sa troisième semaine de grève, la cour des comptes a rendu un rapport consacré à la situation financière de Radio France. Les dix huit recommandations préconisées devraient continuer de pimenter les polémiques et l’agitation des 4600 employés de cette fourmilière.
Depuis le 19 mars, les antennes de Radio France fonctionnent au ralenti. Le 31 mars, la cour des comptes a mis en avant la situation économique difficile de l’entreprise audiovisuelle et préconise de profondes restructurations. Entre 2010 et 2013, les charges d’exploitation furent supérieures, de trois points, à son chiffre d’affaire. De plus, les coûts du chantier de réhabilitation, démarré en 2004 et estimé à 262 millions d’euros, devraient être revus à la hausse et multipliés par deux. À travers dix huit recommandations, la Cour insiste donc sur la nécessité de réaliser des économies drastiques.
Parmi celles-ci, est évoquée la fusion des deux orchestres symphoniques (Orchestre National de France et Orchestre Philharmonique de Radio France). Le rapport notifie que les formations musicales coûtent 40 millions d’euros pour 2 millions de recettes.. De plus, la gestion de la maison Ronde est nettement remise en cause. Malgré « des audiences encourageantes en terme d’écoutes différée (podcasts) », son adaptation à l’ère numérique est jugée insuffisante. Pour resserrer le budget, la fusion des rédactions de France Inter, France Info et France Culture est aussi suggérée. Différentes radios étrangères (BBC et RTBF) opèrent déjà selon ce modèle.
De profondes réformes sont donc attendues et la grève des employés n’est pas prête de s’arrêter. Alors qu’elle est reconduite aujourd’hui, Mathieu Gallet, président de Radio France, a déjà indiqué, par exemple, qu’il n’était pas favorable à certains points, comme la création d’une rédaction unique. Pour l’heure, les différentes stations de radio du groupe sont financées à 90% par la redevance et l’issue de la grève est toujours incertaine. Dans cette logique de restriction budgétaire, les 200 à 300 postes sont toujours menacés.
Visuel : (c) Logo Radio France