
Kanye West, un premier meeting de campagne polémique
C’est dimanche 19 juillet, à Charleston, que le célèbre rappeur américain a tenu un premier discours de campagne. Celui-ci, nettement confus et marqué par une profonde aversion du droit à l’avortement a eu des moments où le désormais candidat à l’élection présidentielle américaine commence mine de rien à dessiner une stratégie électorale autour de la question des minorités.
Le rappeur Kanye West a fondu en larmes lorsqu’il s’est mis à prononcer, ce dimanche 19 juillet à Charleston (Caroline du Sud), un discours anti-avortement lors d’une réunion politique marquant le point de départ de sa candidature à l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.
Affublé d’un gilet pare-balles où était inscrit «sécurité», Kanye West a délivré son discours face un meeting de happy-fews qui ont du apposer leur signature à un formulaire de décharge de responsabilité liée au coronavirus. Le port de masque ainsi que la pratique de distanciation sociale auront donc été de mise, selon les médias américains.
Kanye West, habillé d’un gilet pare-balle, a fondu en larme en parlant d’avortement lors de son premier meeting en tant que candidat à la présidentielle des Etats-Unis. pic.twitter.com/KoMc1j132H
— euronews en français (@euronewsfr) July 21, 2020
L’avortement regretté de Kim Kardashian
Durant ce meeting, il est même allé jusqu’à avouer avoir souhaité lui-même que son épouse Kim Kardashian avorte lorsque North, leur fille, était encore dans le ventre de sa mère. Il a aussi déclaré en larmes : «Mon père voulait que ma mère avorte de moi. Ma mère m’a sauvé la vie. Il n’y aurait pas eu de Kanye West parce que mon père était trop occupé». Pour ensuite parler de manière totalement incompréhensible pendant une minute et crier : «J’ai failli tuer ma fille ! J’ai failli tuer ma fille !».
Plus tard dans son discours, il a déclaré à propos de la célèbre abolitionniste américaine Harriet Tubman que celle-ci : “n’a jamais vraiment libéré les esclaves” mais qu’ ” elle a juste fait travailler les esclaves pour d’autres Blancs “. Certains passages de ce discours ont rapidement été relayés sur les réseaux sociaux, provoquant à l’envie soit de l’émoi, de la colère ou bien même de l’inquiétude de la part de certains fans ou observateurs politiques à propos de la santé mentale du chanteur.
It amazes me that people can listen to these epic Kanye West rants and ALL they come away with is:
‘Slavery was a choice’
and
‘Harriet Tubman didn’t free the slaves’
People are actually dumb. ?
— ZUBY: (@ZubyMusic) July 21, 2020
Adieu Trump et à jeudi
Rappelez-vous. Kanye West annonçait le 4 juillet sa candidature sur le réseau social Twitter. Il était alors affublé d’une casquette rouge estampillée du slogan trumpien bien connu «Make America Great Again» quand il est allé à la rencontre de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2018. Mais il assure aujourd’hui ne plus soutenir le président. Si le rappeur a dépassé l’échéance permettant de figurer sur la liste officielle des candidats dans chaque États, il reste bel et bien inscrit sur la liste de l’Oklahoma.
Les commentateurs politiques ont d’ailleurs noté que sa campagne pourrait avoir des conséquences sur celle du candidat démocrate Joe Biden, plus précisément dans les États clefs («swing states») où Trump avait déjà tout juste remporté la victoire en 2016, et où les sondages le placent dorénavant derrière l’ex-vice-président.
Rappelons qu’il avait déjà affirmer que l’idée selon laquelle le vote noir allait forcément aux démocrates était «une forme de racisme et de suprématie blanche», avait-il dit début juillet au magazine Forbes. Avec ce propos, en plus d’exprimer ce qu’il exprime être une contre-vérité – l’idée selon laquelle la minorité noire serait plus spontanément encline à voter pour les démocrates – le rappeur ne cache donc pas sa stratégie électorale : il s’agit de priver le sénateur Joe Biden des voix de la minorité noire auprès de laquelle ce dernier semble jouir d’une certaine forme de popularité, comme l’ont montré ses scores lors de la primaire démocrate.
Visuel : ©Laetitia Larralde