
Israël / Palestine : observations et visions d’artistes
La demande d’adhésion de la Palestine présentée le 23 septembre dernier par le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas à l’ONU, a rouvert toute une série de questions sur l’Histoire d’Israël et de la Palestine. Même si cette demande, qui doit être examinée ce mois-ci par l’ONU n’aboutira pas, les États-Unis ayant prévenu qu’ils y opposeraient leur véto, cet évènement est l’occasion de revenir sur la question de la paix au Moyen-Orient. En France, où la question passionne et dérange, Conférences (CERI, Acrimed …), débats, projections, publications (“Le Moyen-Orient à l’aube du printemps arabe”, actes du premier colloque du Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient, “Sionismes/Antisionismes“, n° spécial de la revue Cités, “Palestine/Israël, un État, deux États?“, Actes Sud) et émissions de télévisions (France 24, le Cinquième…) se multiplient. Jouxtant la Pyramide du Louvre, ce sont peut-être les deux “Makom” de l’artiste Israélienne Michal Rovner, faites de ruines de maisons palestiniennes et israéliennes trouvées à Naplouse, Bethléem ou en Galilée, qui symbolisent le mieux la proximité actuelle de la question palestinienne à la culture et à la société Française.
L’objectif ce dossier “Israël/ Palestine” dans www.toutelaculture.com est d’aller au-delà de l’omniprésence de cette question dans l’actualité française et internationale pour nous pencher sur la manière dont les artistes palestiniens et israéliens saisissent de l’intérieur toute la complexité d’une paix tant souhaitée mais dont l’horizon semble s’éloigner. Après avoir commencé par les mots et obtenu avec gratitude des éclaircissements sur les termes par Monsieur Denis Charbit, de l’université ouverte d’Israël, nous sommes allés voir comment certains réalisateurs, metteurs en scène, plasticiens ou auteurs palestiniens et israéliens saisissaient un quotidien imbibé de politique. Il ne s’agit bien sûr ici pas d’être exhaustifs, mais plutôt de voir comment ces artistes voient les sociétés rudes dans lesquelles ils évoluent. Il s’agit également de voir comment ils sondent les paradoxes de leurs contemporains. Il s’agit enfin de voir s’ils peuvent se dégager parfois de la question politique pour se concentrer sur leur création. Dans tous les cas, la productivité et l’inventivité de ces créateurs que l’on a, heureusement, souvent bien du mal à classer dans “deux camps” montre à quel point l’art y est vivant. La confrontation avec ces arts multiples et vivaces semble témoigner qu’à leur image, l’espoir de paix est lui aussi encore bien vivant au Moyen-Orient.