Cheb Mami face à la justice française
De retour en France depuis peu, et emprisonné depuis lundi, la star du Raï Cheb Mami, qui s’était fait connaître dans le monde entier par son duo avec Sting en 2000, comparaît aujourd’hui à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des violences contre son ex-compagne qu’il aurait forcée à avorter en août 2005.
Cheb Mami, de son vrai nom Mohamed Khelifati, sera jugé pour “complicité d’enlèvement et de séquestration, violences volontaires en réunion et avec préméditation sur personne vulnérable, menaces sur une victime et complicité d’administration de substance nuisible”. Il encourt jusqu’à dix ans et 150 000 euros d’amende. Son agent Michel Le Corre alias “Levy”, 56 ans, et deux de ses proches, Hicham Lazaar, 27 ans, et Abdelkader Lallali, 42 ans, comparaîtront aussi devant le tribunal.
Cheb Mami aurait, avec l’aide de ces trois personnes, organisé l’enlèvement à Alger et la séquestration les 28 et 29 août 2005 de sa compagne, une photographe française qui lui avait annoncé sa grossesse quelques jours auparavant. Des expertises médicales prouvent l’existence de ces violences. De plus il aurait aussi menacé par téléphone son ex-compagne afin de la dissuader de porter plainte, parlant notamment d’enlever sa fille. La photographe a porté plainte en novembre 2005 et a accouché d’une petit fille en mars 2006.
Sous contrôle judiciaire en France après sa libération en février 2007, il avait fui en Algérie trois mois plus tard. Un mandat d’arrêt international avait été alors délivré contre lui. A son retour en France pour son procès il a donc été incarcéré.
Le procès commence aujourd’hui. La célébrité du chanteur, qui risque ici sa carrière, lui servira-t-elle de passe-droits ou sera-t-elle au contraire néfaste afin d’obtenir un jugement impartial?
Marine Cluet