
LWA : une épopée historique et moderne fascinante
Camille Bernon et Simon Bourgade, tous deux sortis du CNSAD en 2015, proposent pour la première fois en duo une création envoûtante, moderne et plus que nécessaire, revenant aux racines des luttes antiracistes en France.
Moderne et lumineux
Sous les arches en pierre du théâtre de la Villette, sur scène, six jeunes acteurs et actrices n’attendent pas que le public soit rentré pour commencer. Débordants d’énergie, ils s’échauffent, commencent à jouer.
Au programme, un spectacle divisé en trois chapitres : liberté, égalité, fraternité. Reprise du point de vue des populations colonisées, la devise de la République devient un prétexte pour mettre en relief l’historicité des inégalités que nous connaissons encore aujourd’hui. En chœur, les acteurs passent du jeu à la danse en un claquement de doigts : agiles, bouillonnants, ils réinventent le rapport au public et proposent un spectacle émouvant et original.
“Les symptômes persistants d’un traumatisme historique”
Au travers de récits d’esclaves, de textes de Frantz Fanon ou de discours politiques, la mise en scène déroule le fil conducteur qui nous mène aux luttes antiracistes actuelles. Loin d’une caricature de ces luttes, elle les replace dans leur matérialité historique. Le décor nous le souligne d’ailleurs : aucun artifice, quelques accessoires utilitaires, des lumières crues pour un voyage temporel, qui obligent le spectateur à ne pas détourner le regard.
Accompagnés d’un écran lumineux et en fond de scène qui retransmet les images en direct, les acteurs jouent avec les points de vue : on est autant le bourreau que la victime et les rôles s’inversent à souhait. Excellents dans leurs jeux, ils sont tour à tour hypnotisants, glaçants et drôles.
À voir au théâtre Paris-Villette jusqu’au 3 décembre, pour plus d’infos, cliquez ici.
Visuel : dossier de presse