
Un samedi musico-politique à la Fête de l’Humanité
Entre meetings politiques de premier plan et concerts emblématiques, l’atmosphère de ce samedi a été particulièrement électrique sur la fête de l’Humanité. Reportage en images.
On remet le couvert sur l’ancienne base 217 du Plessis-Pâté. Les averses éparses et la gadoue n’ont pas découragé les festivaliers venus assister par milliers aux concerts comme aux débats et évènements qui ont rythmé cette journée.
Sur la scène politique, le programme est particulièrement chargé en cette rentrée politique et parlementaire qui promet déjà de nombreux affrontements sociaux et politiques sur les questions du pouvoir d’achat, des allocations chômage, des retraites, de l’énergie ou de l’écologie…
Socialistes, écologistes, insoumis, communistes (bien sûr), des personnalités de premier plan de toutes les forces politiques qui composent la NUPES sont présentes sur le festival. Si Roussel est adulé par ses militants communistes au point de voir sa figure affichée dans tous les stands et même sur des bouteilles de vin, la venue de Jean-Luc Mélenchon se déroule dans un accueil très chaleureux. Car il faut rendre à Caesar ce qui lui appartient et si la querelle des deux chefs est bien connue des communistes, l’alliance de la Nupes semble avoir bonne presse sur le festival au vu du nombre de logos que l’on retrouve dans les stands des sections.
Sur la scène de l’Agora, tous les dirigeants de groupe de la NUPES à l’Assemblée échangent ensemble. Fabien Roussel pour les communistes, Julien Bayou pour les verts, Olivier Faure pour les socialistes et Mathilde Panot pour les insoumis. Le message est clair : afficher l’union au sein des débats pour montrer aux sympathisants la nécessité de renforcer cette alliance face aux défis à venir.

Mais c’était sans compter la polémique de la journée qui a mis de l’eau dans le gaz : Fabien Roussel qui affirme vouloir « une gauche du travail, pas des allocs »… Une message qui passe mal chez les socialistes ou les Insoumis qui lui reprochent en apparté de faire une fois de plus cavalier seul avec ses sorties médiatiques jugées réactionnaires par certains. Sur scène Mathilde Panot appelle à ne pas reprendre le vocabulaire de la droite et les deux s’évitent du regard. Outre les tensions, le débat ressemble à un meeting politique de la NUPES ou les slogans politiques fusent pour satisfaire le public réactif qui applaudit à chaque fin de phrase.

Au stand de la France Insoumise, c’est l’effervescence, du public agglutiné jusqu’aux députés qui servent les punch au bar. Sur la scène, Mathilde Panot, la présidente de groupe à l’Assemblée nationale reçoit Ségolène Royale, ancienne ministre de l’Écologie sous François Hollande et désormais sympathisante de la NUPES pour un débat sur la gauche de gouvernement. A l’entrée, c’est vente de programmes de la NUPES et de goodies non sans une pointe d’humour : Mélenchon sur un T-shirt et le slogan « Macron, tu hors ma vue ». Wejdene appréciera l’hommage. Mais puisque musiciens et politiciens se partagent la scène chez LFI, ils peuvent parfois être les deux en même temps vu l’acclamation qu’à reçu le concert des Insousols avec Adrien Quatennens, député du Nord à la batterie.

Puisqu’on parle de musique, sur les scènes musicales, c’est l’euphorie d’abord au son punk déchaîné des Wampas, des habitués de l’Huma aux textes bien acides. Le Reggae de Danakil, d’autres têtes récurrentes fait tout aussi sensation sur la scène Joséphine Baker. Sur la grande scène, la voix Soul et joyeuse de Selah Sue fait danser le public.

L’Huma, c’est aussi une pointe de nostalgie avec le retour de deux groupes de rap reformés : Sniper et Sexion d’Assaut. Sur la scène Zebrock, les Sniper ne sont plus que deux ce qui n’empêche pas le public de scander leurs paroles « gravées dans la roche ». Un peu plus tard, sur la grande scène Angela Davis, des ombres apparaissent en randonnions entre des colonnes de lumière. La foule est en délire quand Gims, Black M et leurs frères de rimes se mettent à chanter en Sexion d’Assaut. Renversant !


Qui dit dernier grand festival de la saison dit souvent dernière date de tournée pour les groupes comme pour Deluxe qui semble avoir tout donné sur cette dernière : solos de saxo en feu d’artifice, danses acrobatiques, public mis à contribution pour un film et un morceau dans le public comme clou du spectacle, debout au beau milieu de la foule qui s’est accroupie pour pouvoir écouter religieusement le groupe moustachu.

C’est sur ce concert haut en couleur que se termine notre expérience de cette nouvelle fête de l’Humanité. Une édition a priori réussie qui a rassemblé un vaste public en cette fin de saison musicale et cette rentrée politique malgré une voilure quelque peu réduite en raison de sa nouvelle localisation.
Visuels : ©Pierre-Lou Quillard