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« Picasso, Obstinément Méditerranéen » au Musée Picasso, une balade solaire mais inégale

« Picasso, Obstinément Méditerranéen » au Musée Picasso, une balade solaire mais inégale

07 June 2019 | PAR melanietlmt

Ce sont les deux commissaires de l’exposition « Picasso-Méditerranée », Emilie Bouvard, conservatrice du patrimoine, et Camille Frasca, chargée de mission, qu’il faut remercier pour ce regard solaire sur l’oeuvre du peintre espagnol. Une plongée colorée qui souffre toutefois de quelques défauts.

Par Mélanie Tillement.

C’est au sous-sol du Musée Picasso que l’on peut découvrir « Picasso, Obstinément Méditerranéen », qui prend part à la manifestation culturelle internationale imaginée par plus de soixante-dix institutions depuis 2017. Si le lieu s’accommode parfaitement avec cette exposition, via ces murs blancs et son aspect labyrinthique -qui ne sont pas sans rappeler une flânerie très sudiste-, il souffre du manque de lumière naturelle, un comble lorsque l’on souhaite mettre en valeur des œuvres d’art imprégnées de soleil.

Bleu éclatant, rouge mât, vert profond, jaune sableux : les couleurs des côtes de la France et de l’Espagne, bordées par la mer, sont rendues à merveilles par les poteries, les nombreuses cartes postales et les tableaux sélectionnés. Durant le séjour à Antibes du peintre, de 1920 à 1946, il s’imprègne de la douceur de la région en compagnie de sa jeune épouse, Olga Khokhlova. En résulte des toiles infusées de cette atmosphère particulière et des teintes de la Côte d’Azur. Ici l’imbroglio bleu et métallique du Portrait de Jeune fille réalisé à Juan-les-Pins en 1936, là sa Baie de Cannes aux palmiers proches et aux voiles lointaines…
L’intérêt de Picasso pour la figure du Minotaure (« Si on marquait sur une carte tous les itinéraires par où j’ai passé et si on les reliait par un trait, cela ferait peut-être un Minotaure » a-t-il dit) est ébauché dans l’exposition, mais c’est dans les étages du Musée qu’on en retrouve la trace la plus complète. Dommage de n’avoir pas réuni l’entièreté de cette collection au sous-sol le temps de l’exposition…

En filigrane, l’oeuvre de Jean-Christophe Norman se dessine : invité dans le cadre de l’exposition, il a notamment tracé à la craie le contenu de « La vie de peintre de Pablo Picasso » (Pierre Daix, 1977), sous la forme d’une ligne interminable, entre les villes de Marseille, Rome, Nice, Barcelone,
Malaga et Paris. Une vidéo nous présente le concept, dans laquelle on s’aperçoit que cette démarche de l’artiste laisse les habitants qu’il a croisé sur son parcours dans le même état d’indifférence que nous.

À ne pas manquer, le mardi 11 juin à 18h30, la conférence inaugurale présentée par les deux commissaires de l’exposition, qui permettra de mieux comprendre et percevoir la Méditerranée multiple de Picasso. Peut-être de quoi apprécier d’avantage cette exposition en demi-teinte !

visuels : affiche de l’exposition et ©SuccessionPicasso2019

 

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