
Les couleurs fauves de Laurent Corvaisier envahissent Le Centre D’art Les Penitents Noirs
Dès demain, le public pourra découvrir la magnifique exposition que le Centre d’art Les Pénitents Noirs d’Aubagne consacre à Laurent Corvaisier. Une explosion des visages, graphique et référencée.
Avant de grimper jusque dans les hauteurs de la vieille ville, nous rencontrons Laurent Corvasier armé de ses carnets. Il dessine tout le temps et ne cesse de le répéter : “Je suis à l’aise pour dessiner”. Il nous laisse tourner les pages ornées de corps, de paysages, où les angles sont courbes et les courbes anguleuses.
Ce quinqua solaire peint à son image : genereuse. Et cela se ressent dès que l’on entre dans la lumineuse chapelle, aujourd’hui désacralisée, des Penitents Noirs. Dans cet espace municipal, dirigé par Coralie Duponchel, Laurent Corvaisier a eu envie de derouler ses oeuvres dans un envahissement. Il les deplie à la facon d’un Lopporello, comme celui qu’il a produit à 125 exemplaires, La Nef des fous. Une autre histoire…
Car, il faut entendre que Corvaisier peint sur tout et avec tout. Gouaches, Sérigraphies, Poteries, Papiers… lui qui est très connu pour sa carrière dans l’édition jeunesse nous offre ici l’occasion de prendre conscience de son regard sur le monde adulte.
Extrêmement rétif à l’idée du vide, il propose des toiles pleines. Les couleurs viennent chercher du côté des fauves quand le trait lui rappelle Basquiat. La fusion fonctionne et donne un resultat très singulier. Une peinture pleine de gens mais où les gens sont seuls et où il faut être très attentif pour déceler des regards qui se croisent. Les personnages, tous “réels”, nous regardent ou rêvent. Des “Individus parmi d’autres” nous glisse-t-il.
On croise son epouse, son voisin. Un monde famillier qui semble surgir des toiles.
Dans ce monde vivant, les hommes et les animaux se côtoient dans une cosmogonie des origines.
Il assume, proposant lors d’ateliers pour le scolaire de faire réaliser aux enfants des totems.
Il en peint lui aussi, qui nous regardent, en hauteur de la chapelle.
Son trait épais, net, rend tous les éléments visibles, en noir et blanc et en couleur. Il y a du rêve et des corps prêts à se détacher. C’est archaïque et ultra moderne en même temps.
Rien à dire de plus, pour sa dernière exposition de l’année 2017, et la première de 2018, le Centre d’art Les Pénitents Noirs a vu juste. Pendant trois mois, le Centre sera un lieu de vie où performances et visites guidées permettront de changer d’année avec talent.
Laurent Corvaisier, du 7 novembre au 27 janvier au Centre d’art Les Pénitents Noirs, impasse du Colombier, Aubagne
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