
“La fille surexposée”, réflexions sur l’Orientalisme par Valentine Goby
L’auteure de Kinderzimmer rencontre l’univers de l’artiste marocain Miloudi Nouiga pour une longue anti-rêverie de révolte contre le désir projeté sur les corps de femmes obligées de l’exposer. Un livre qui dénonce l’orientalisme par petite touches de vie et de couleur.
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Plusieurs univers se rencontrent dans cette collaboration entre un peintre qui balafre les photos d’Odalisques et Moukhères et une auteure sensible à la violence de la projection. Au coeur de la narration : l’image de Khadija, mauresque dénudée, obligée de montrer son corps pour échapper à la misère. On retrouve cette image ramenée par un soldat dans les années 1950 en France. 1952 et 2012 résonnent, et les clichés deviennent trop brillants pour être supportables. Un beau livre pour une collaboration à la fois poétique et politique.
Valentine Goby, La fille surexposée, roman, Alma Editeur, collection “pabloïd”, 136 p., 11.99 euros. Sortie le 30 janvier 2014.
Couverture : ©Miloudi Nouiga.