
“Banga” de Patti Smith: l’album qui tue !
Cela faisait huit ans que Patti Smith n’avait pas sorti d’album. Dans “Banga” y’a du bruit, y’a du beau… Mais c’est pas rigolo !
Le Bruit chez Patti c’est la maîtrise sensible de ces fameuses mélodies folk-rock avec de belles boucles, et un rythme voilé mais qui appuie là où ça fait mal. La voix toujours puissante, posée et profonde éclate avec retenue dès “April Fools”, le second morceau de l’album. Ok, parfois Patti ne peut pas s’empêcher de faire de “l’Art”. “Constantine Dreams” dure dix minutes avec un côté scandé et surjoué un peu agaçant, le tout assorti de ruptures aux violons désaccordés. Il y a même i un chie qui aboie dans “Banga”! Mais on ne peut pas lui en vouloir à Patti. Déjà parce que c’est son chien, et ensuite parce que ce morceau est l’une des plus belles réussites de cet album éponyme. Un album qui de plus, s’achève sur une “chanson” mélancolique, simple et belle. “After the Gold Rush” et son piano rappelle Neil Young, un retour à la jeunesse ponctué par des voix d’enfants. Et justement les enfants ! La récréation est finie !
Ca va pas être très rigolo, mais le Beau, ici, c’est cette façon que Patti a de nous rappeler qu’on va tous mourir. Dès le 3ème titre de ce nouvel opus on rentre dans le vif du sujet “Fuji-San” évoque le tremblement de terre au Japon. Il est aussi question dans cet album du naufrage du “Costa Concordia”. Pour l’anecdote, Patti a passé dix jours de vacances sur l’un des bateaux de cette compagnie en 2009. Et puis derrière ces catastrophes, il y a la perte plus intime, de ceux qu’on aime. “This is the Girl” très sixtees est dédié à Amy Winehouse. Dans “Maria”, Patti Smith se “Léonard-Cohenise” en susurrant le souvenir d’une amie aujourd’hui disparue. Il s’agit de la comédienne Maria Schneider. Mais si… Maria Schneider la belle jeune fille mince et pulpeuse qui donnait la réplique à Marlon Brando dans “Dernier Tango à Paris” de Bertolucci. Maria Schneider est morte l’année dernière. Il y a décidément beaucoup de morts dans cet album. Mais avant la grande, il y a la petite mort, et la jouissance que procure nos retrouvailles avec Patti est de celle qui… dure.
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