
La mer à l’aube, un très grand film de Volker Schlöndorff sur arte le 23 mars 2012
Présenté cette année au festival FIPA et en hors compétition à la 62ème Berlinale, “Le mer à l’aube” est une véritable leçon de cinéma de la part du réalisateur du “Tambour”. A mille lieues des productions mièvres et sentimentalistes sur les années noires, “La mer à l’aube” crée une tension autant littéraire que cinématographique autour d’un épisode tragique d l’automne 1941 : l’exécution de 150 otages politiques français par les nazis en répression au meurtre d’un de leur officiers. A voir d’urgence sur arte le vendredi 23 mars à 20h30.
Après « Le neuvième jour » (2004), qui mettait en scène la destinée d’un homme d’Eglise luxembourgeois déporté à Dachau et libéré à condition de convaincre le Pape de soutenir le régime nazi, Volker Schlöndorff continue de se pencher avec son immense rigueur sur cette période de l’histoire. “La mer à l’aube” reconstitue l’exécution de 28 otages les 28 otages du camp de Choisel (près de Nantes), tous détenus communistes. Parmi les victimes de cette exécution : le très jeune Guy Moquet, le député Charles Michels et le syndicaliste Jean-Pierre Timbaud. Cet épisode s’inscrit dans le cadre de la répression qui a suivi l’assassinat d’un officier nazi par la Résitance et commandé l’exécution de 150 otages. Inspiré par les carnets de guerre d’Ernst Jünger, figure d’occupant cultivé centrale de ce film, et néanmoins extrêmement ambigüe, “La mer à l’aube” bénéficie également d’un titre tiré d’un poème de Desnos et Schlöndorff cite une nouvelle de Heinrich Böll dans ses sources…
La qualité littéraire du film et la puissance de ses acteurs permet au réalisateur d’éviter toutes les embûches politiques et toutes les simplifications. Ainsi de la lecteur des dernières lettres des condamnés, où les considérations des uns et des autres s’entremêlent pour former un poème ou une prière. L’amour pour les êtres qu’ils quittent se mélange avec leurs engagements politiques et ce sobre mélange porte l’émotion à son comble. Ainsi, l’intrigue est tendue par la seule mort annoncée des héros. Une mort permise par la minutieuse organisation de l’occupant, aidée par la non moins précise collaboration du régime de Vichy. La machine administrative mène le film à son terrible port Tout le long du chemin, l’on sait que Schlöndorff ne nous épargnera rien mais l’on sait également que chaque image violente infligée restera pudique et se justifiera toujours. “la mer à l’aube ” est une très grandeleçon de cinéma et d’humanité Ou eut-être simplement un film magistral
La mer à l’aube, de Volker Schlöndorff, avec Léo Paul Salmain, Ulrich Matthes, Martin Loizillon, Jacob Matschenz, André Jung, Jean-Pierre Darroussin et Arielle Dombasle, France/ Allemagne, 2011, sur arte le vendredi 23 mars à 20h30.
Pour plus d’informations- notamment sur les références littéraires du film – voir l’excellent article que lui a consacré Pierre Assouline: ici.
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