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[Live Report] Toute La Culture Chez Joséphine #1 : soirée « rubans & bulles »

[Live Report] Toute La Culture Chez Joséphine #1 : soirée « rubans & bulles »

16 December 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Pour une première ce fut une première ! Du classique chez Joséphine, bar à cocktail rock et sexy par excellence. Le sexy était là, sérieusement là, mais pris dans les bulles du glamour.

Le mardi 15 décembre, Toute La Culture investissait donc pour la première fois les recoins classieux de Chez Joséphine (25 rue Moret, Paris 11) afin d’y organiser sa première soirée « rubans et chignons ». La soirée a commencé vers 20H30 par une dégustation de vin de chez Mr. Moustache. Du bordeaux oui, de la haute tenue oui, mais aucune prétention. L’idée ici est de faire du vin un objet désacralisé. Les bouteilles sont ornées d’une moustache.

Vers 21h, l’air de rien, la fondatrice du journal, Yaël Hirsch et moi-même, nous sommes postées de par et autre du bar en hauteur, en face en face, remplissant l’espace de bulles.  Au centre, le duo musique lyrique Carine Lacombe au chant et Maximilian Scheuer au clavier étaient en place. La soirée fut lancée par un poéme lu à deux voix qui commençait comme ça :
Ce bar fixe adoube l’année
Le temps fait des nœuds de bois
Aux croisées scintillantes d’un dé
Les passages caressent nos doigts
Ils sont là, si sages
Flattent le suranné
L’archétype de ce nous étions…
Ils se jettent dans nos bas
L’affection se boit comme du lait
Page après page, l’intime se fait
Sur les cendres des vieux combats
Une soirée de fête à flirter
100 verres de zubrowska

Le dernier mot du poème “toccata” a lancé le concert de Carine Lacombe et Maximilian Scheuer, avec un preste et amoureux air de Chérubin “Voi che sapete” parfaitement évocateur. Au fil de la voix de la chanteuse, nous avons revécu tous les émois de notre adoslecence. Après cet échauffement de l’émotion et des sens, dans le cocon intime que constituait le deuxième air de Joséphine, c’est toute l’intensité baroque de Pergolèse qui a résonné avec un “Si tu m’aimes” bouleversant d’intensité. C’est en russe et avec un lyrisme troublant que Carole Lacombe nous a plongés ensuite dans l’air de Pauline de La Dame de Pique de Tchaikovski. Le premier intermède était poétique et classique, avec une lettre à Lou parfaitement amoureuse et qui donnait l’énergie de sauver tout un monde, lue par le photographe et comédien John Armstrong. Maximilan et Carine nous ont ensuite menés dans les accords déchirants du “Caro mio ben” qui a fait planer un instant l’ombre de l’être disparu et adulé, et l’élégante et sensuelle Carine a terminé sur une version très rythmée et très puissante de la habanera de Carmen. Dernier intermède plus slamé que parlé : nous avons rendu hommage à Stromae et son texte magnifique qui fait le lien entre Bizet et la rapacité des individus sur les réseaux sociaux “L’amour est comme un oiseau de twitter”, qui a fait sourire l’assemblée, désormais prête à se lâcher et chanter en bis une reprise encore plus endiablé de l’air original de Carmen. On est sortis de ce concert comme d’une parenthèse sans âge et sans lieu, pur joyau de beauté sculptée par le timbre parfait de Carine Lacombe, et bulle de préciosité absolue.

Au coeur, l’artiste Jean-Paul Morrel-Armstrong a lu Les lettres à Lou d’Apollinaire.

Un blind test survolté et ultra sapé a fait monter la température d’un cran. Le thème en était « chanteuses à chignons », mais avouons-le, nous l’avons bien trituré, invitant tous ceux qui auraient pu avoir un chignon dans la liste. On comprend mieux pourquoi La Corrida de Cabrel a été donnée à faire deviner. Les équipes Hair Spray, Curly Club, Vivelle Dop et Capillotracté se sont arrachés les cheveux pour deviner un piegeu “Monday” de Matt Corby. L’équipe Capillotracté ont gagné des entrées pour l’exposition Eros Hugo à la Maison Victor Hugo

Un DJ set assuré par Antoine Couder est venu clôturer une soirée à inscrire sous le signe du chic, de l’élégance et du sexy. Mais un chic, élégant et sexy décalé, débridé, où comme dans toute bonne soirée Toute La Culture, nous avons hurlé sur Dalida, Christophe et Rihana. Oui, on a tout osé chez Joséphine.

Visuels : ©Toute La Culture

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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