Théâtre
Retour sur les Francophonies en Limousin 2016 : bilan sous le signe de la curiosité collective

Retour sur les Francophonies en Limousin 2016 : bilan sous le signe de la curiosité collective

04 October 2016 | PAR Geoffrey Nabavian

Pour sa 33e édition, le festival a accueilli, à Limoges et en Nouvelle-Aquitaine, environ 15.000 spectateurs, venus découvrir des auteurs et des paroles vibrantes.

La 33e édition des Francophonies en Limousin s’est achevée. Environ 15.000 spectateurs auront assisté au festival, qui a compté, sur onze jours, 48 représentations à Limoges et en région Nouvelle-Aquitaine, quinze rendez-vous littéraires et des dizaines de rencontres et débats. Les lectures organisées par la Maison des auteurs, portant sur des écrivains français, québécois, africains, caribéens… ont affiché complet. De même que la programmation gratuite de la première journée. On a pu dénombrer également plus de 750 spectateurs pour Midi-Minuit, demi-journée marathonienne consacrée à la francophonie, organisée sous l’égide de Francophonies, un bien commun, pôle francophone à Limoges.

Cette édition avait invité en son sein le festival des Quatre chemins de Port-au-Prince, dirigé par Guy Régis Junior. On gardera beaucoup en tête l’exposition consacrée aux toiles de Sébastien Jean, aménagée avec une simplicité nécessaire et bienvenue (lire notre récit ici). Ainsi que la volonté globale du festival de fédérer le public autour d’œuvres très ambitieuses, et d’autres à la forme parfois plus simple, mais porteuses de questionnements profonds.

Parmi les spectacles issus de la scène québécoise, on trouva par exemple, outre Five Kings, la pièce Habiter les terres, qui fut un conte théâtral à thématique sociale et politique, prenant place dans le Nord du Québec, en un village menacé par une fermeture de routes, devant entraîner une saisie des terrains, des arbres… Un sac de navets jeté au sol et une estrade ont suffi pour suggérer le cadre de ces sols cultivés depuis des lustres par les mêmes familles, et pour que des images assez poétiques se constituent. Et puis, surtout, on a aimé ces grands masques figurant un ours, ou quelques outardes, portés de temps en temps, à bout de bras, par les comédiens . Ils étaient six : Odette Caron, Stéphane Franche, Catherine Larochelle, la jeune et sensible Julie Renault, Pierre Limoges, et le très bon Jacques Laroche, également metteur en scène. Experts dans le passage d’un registre à un autre, ceux-ci ont su donner tout le naturel, et la vérité nécessaires aux mots de Marcelle Dubois, la dramaturge. Si la structure scénaristique, elle, est apparue un peu déjà-vue parfois, et si les menaces qui guettaient ont eu de temps à autre un peu de mal à s’imposer en nous, il reste qu’on a senti, en bien d’autres moments, le réel. Et les questions qu’il soulevait quant à cet héritage rare : ces terres, que les gouvernements commandent d’ “occuper”. Le désintérêt, au niveau global, pour les régions, peut donc faire du mal à un pays…

Du 28 février au 2 avril 2017, les textes francophones seront encore à l’honneur dans Limoges et sa région : la Maison des auteurs du festival proposera la 12e édition de Nouvelles Zébrures, cycle de lectures et de mises en espace. On se doute qu’une fois encore, la curiosité saura y générer quelque chose d’un peu collectif.

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Visuel : Habiter les terres © Eugène Holtz

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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