Chanson
[Live report] Dick Annegarn et ses guests emmènent l’Olympia au paradis… à vélo

[Live report] Dick Annegarn et ses guests emmènent l’Olympia au paradis… à vélo

25 June 2014 | PAR Yaël Hirsch

Le néerlandais le plus bruxellois des chansonniers francophones a fêté ses 40 ans de musique et son magnifique nouvel album, Vélo Va (Tôt ou tard) sur la scène de l’Olympia. Le côté enfantin et “tatiesque” des vélos sur scène et dans la déco, n’ont pas empêché le politiquement délicieusement incorrect et des arrangements  aux sonorités orientales d’une beauté folle. Un grand moment de musique (et de tubes!) avec en guests Yaël Naïm, Emilie Loizeau et Raphaël…

[rating=5]

Pour lire notre goûteuse interview de Dick Annegarn au printemps dernier, c’est ici.

Salle comble à l’Olympia pour applaudir le chansonnier à la vois grave et à l’accent encore néerlandais par-delà tous les jeux de mots… Dick Annegarn est entré seul et sobrement en scène avec deux morceaux un peu expérimentaux. Guitare perchée et petit pas de deux devant le xylophone. Puis les musiciens sont entrés en piste avec … leurs vélos en main. Hommage au nouvel album, à Jacques Tati et à tous les pays du monde où il fait bon rouler en deux roues! Et Annegarn commence par le début, “l’oracle” initial de l’album. Puis revient à “la Transformation” après un petit speech politique sur sa mauvaise réputation qui fait sourire une salle de fans absolus. Plus sensuel au troisième titre, il est seul avec sa harpiste pour le magnifique “Karlsbad” aux paroles complexes quand Yaël Naïm apparaît pour faire une bien mignonne choriste.

Ensemble, ils vont jouer le blues pieux de Dave van Ronk avec le titre habité “Twelves gates to the city”. Alléluia, on est allé à vélo au cœur des Etats-Unis! Et on revient au tube de l’album, illuminé par de chouettes cônes fluos et des roues suspendues à la Duchamp : “Vélo va” en mode jazzy.  Puis Dick Annegarn donne le la d’un intermède plus oriental, que ce fan du Maroc mâtiné de chansons plus champêtres comme “Adieu verdure”, du classique “Bruxelles” et de la comptine sur “Mireille” la mouche, avant de revenir, a cappella, sur le chant marin du zouave que nous sommes tous, “Brahim Alham”. Un dernier pour la route, avec un rythme égyptien que Annegarn danse et Emilie Loizeau apparaît pour un duo qui donne la chair de poule  de mélancolie “Pire”.

Annegarn se transforme ensuite en “animateur de MJC” (selon ses paroles) entouré de vélos pour chanter le petit zizi et le cul dodu de “Ubu”, à nouveau à cappella, mais avec le public. Et puis c’est au tour des “tchèques” de ne pas panser leurs plaies, sur un rythme tzigane, après une petite pique bien sentie à l’égard de Thomas Dutronc qui prendrait tous les Tchèques pour des Roms.

Loizeau et Naim reviennent pour une petite revue blues et une reprise de la  chanteuse américaine Bessie Smith, un joli moment très international! Raphael apparaît juste avant le tombé de rideau, pour un duo de guitares sur un autre tube de Annegarn : “Sacré Géranium”.  Un dernier “Bébé éléphant”, qui brouille encore un peu l’identité et propose des arrangements magnifiques : guitare/ violoncelle et on ne se trompe pas : la fin approche, malheureusement! En bis, c’est le blues de “D’abord un verre” qui clot la soirée, comme un instant avec un bon ami.

Standing ovation bien méritée pour un Annegarn fascinant, frétillant, enfant et poète. Et tellement au sommet de son art après 40 ans, dont une partie à l’abri des sirènes d’une renommée qui lui revient enfin et avec justice, pleine de grâce !

Visuel : (c) Yaël Hirsch

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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