Fictions
“Babayaga” de Toby Barlow : sorcelleries dans le Paris des années 1950

“Babayaga” de Toby Barlow : sorcelleries dans le Paris des années 1950

03 October 2015 | PAR Audrey Chaix

Dans le Paris des années 1950, d’étranges incidents s’enchaînent : un homme est retrouvé empalé sur une grille bien trop haute pour que quelqu’un ait pu le mettre là, un commissaire de police et son adjoint se retrouvent changés en puce, tandis qu’un Américain tombe sous le charme d’une femme aussi belle que mystérieuse. Avec Babayaga, Toby Barlow peuple les nuits parisiennes d’étranges créatures, dans un roman rocambolesque qui va de péripétie en surprise.

[rating=3]

babayaga

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Toby Barlow ne manque pas d’imagination : sur fond d’intrigue policière plus ou moins lâche, il invente un Paris alternatif où sorcières russes et espions américains tirent les ficelles d’un monde insoupçonné, et le lecteur, qui s’identifie rapidement au pauvre Will, un Américain plongé bien malgré lui dans toute cette folie, se sent rapidement tourner la tête alors que les événements s’enchaînent.

C’est un peu le point négatif de ce roman foisonnant : pas suffisamment rigoureux dans sa construction narrative, il perd le lecteur dans les méandres des multiples fils de son histoire, qui se nouent bien péniblement à la fin. Entre les sorcières, ces mystérieuses Babayagas qui séduisent les hommes pour mieux les croquer ; les intrigues des services d’espionnage américains, qui se cachent derrière la façade respectable d’une agence de publicité ; et la volonté de conquérir le monde d’un savant fou qui modifie la réalité pour mieux la tordre, le lecteur est parfois bien en peine pour suivre les rebondissements qui surgissent à chaque page.

Il n’en reste pas moins que le Paris décrit par Toby Barlow dans Babayaga vaut à lui tout seul le détour : à la frontière du surnaturel, il donne vie à une capitale qui se dévoile dans l’ombre de la nuit, sous la surface apparemment innocente d’une ville en pleine reconstruction. Et c’est finalement bien volontiers que l’on s’y perd !

Babayaga, de Toby Barlow. Traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson. Éditions Grasset. Sorti le 02 septembre 2015. 464 p. Prix : 23 €.

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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