Des expositions d’été mélancoliques, ludiques et grinçantes, au MUDAM
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Outre le fait de nous proposer de traverser en long et en large le fleuve lethé avec l’exposition “L’image-papillon”, le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean abrite d’autres trésors cet été. Dont deux expositions très opposées : “Our full” de Thea Djordjadze et “The Forest” de Lutz & Guggisberg. Toute la Culte était au vernissage, vendredi 5 juillet et vous accompagne dans les méandres somptueux du bâtiment de Pei.
Effervescence vers 19h, le vendredi 5 juillet. Le MUDAM vernissait se dernières exposition avant l’été. Malgré les départs déjà actés de certains et malgré l’ouverture le soir même de la mythique exposition de Edward Steichen, “Family of man” dans un autre coin du Luxembourg, au château de Clairvaux, les amateurs d’art contemporain étaient au rendez-vous fixé par le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean.
Posée quelques mois auparavant, l’installation carnavalesque de l'”Actus Tragicus” de Folkert de Jong dans l’entrée du musée était saisissante, même pour ceux et celles qui s’étaient habitués. Carnaval coloré de pendus façonnées en mousse rigide, cette œuvre fascine les petits comme les grands, surtout dans l’espace théâtral de la très haute nef du musée. Un peu plus loin, la lumineuse cafétéria où le public buvait un verre sous l’auvent délicieux imaginé pour ce jardin de pierre et de verre par les frères Bouroullec, puis partait se balader à l’étage dans les nouvelles expositions du musée, qu vernissaient en présence des artistes.
“The Forest” des suisses excentriques Lutz et Guggisberg distord à grand renfort de plans de peinture éclatante et de matériaux très basiques les élucubrations les plus “vertes” des promeneurs solitaires, films de montagne et autre Ramuz. Un brin d’expressionnisme, beaucoup d’humour, un jeu subtil sur le bon et le mauvais goût et une fascination pour la sublimation par l’art de matières et d’objets triviaux sont les ingrédients d’une exposition explosive où petits et grands souriaient.
En face, avec l’artiste georgienne Thea Djordjadze, s’opérait un parfait renversement d’atmosphère. Sculptant l’espace avec le moins de verticalité possible et les matériaux les plus humbles et les plus simples qu’elle puisse trouver, l’artiste proposait un espace où le vide jouait autant que les formes pleines pour une impression de calme profond. Pleine conscience et plénitude étaient donc au programme de” Our full” dans des coloris bleus et bois qu’il serait bon de tester à nouveau hors de l’effervescence du vernissage.