
La sélection du mardi : denim d‘initié ou les stigmates du jean qu’il faudra porter !
Eperdument intemporelle, la matière blue revient comme une agréable vague et se confectionne de mille et une façons. Et les nineties y sont aussi pour quelque chose, le 501 ressort doucement son haut visage de nos armoires délaissées, le arty débraillé passe la porte avec élégance et timidité tandis que le punk a le vent en poupe du côté de la déchirure remarquée. Revue en trois temps sur cette « grunge session » à arborer en épreuve de style outrageusement dans la tendance.
Tailladage contemporain. Si la déchirure a des allures de négligences, il n’en est rien du côté de l’armoirie du denim qui porte sur ses épaules des lacérations hautement rock, à l’instar du chic uniforme c’est le punk qui crie son allégeance à la mode. L’esprit, des ouvertures travaillées sur une peau métamorphose de rayures alléchantes modelées au-delà du grunge déglingué. C’est cet effilement qui fait la force du jean déchiré et qui s’accumule sur le long des jambes. Cependant, l’effet prend son essence en version boyfriend (le jean de nos Jules) pour unir une harmonie particulière.
Joyeux naufrage. Et si cette tendance inspirée du fort 90 s’apparente à la joie du tie and dye ce n’est pas pour rien. Sur les coupes courtes, le denim porté en short est approprié comme jamais, ainsi qu’en chemise immaculée de « délavé » à outrance gémissant de tâches crépusculaires et de bleu coloré. Un mélange à la fois diurne et obscur marqué par la valeur du relief invétéré. Une belle époque qui s’amuse à décolorer les jeans et la matière avec parcimonie et force, pour le plus grand plaisir de la tendance denim absolue.
Impression forte. Si le jean doit s’unir, c’est avec l’imprimé. Que celui-ci soit liberty ou ethnique voir même arty (comprenez tâches de peinture version “oups je suis un artiste maudit”), il a tout de l’accessoire du « denimement chic ». L’alliance passe maître dans la nuance, et quadrille deci-delà des espaces dédiés aux petites fleurs, aux rectangles colorés et autres majuscules inventives. Un savoureux goût du mélange dont on ne saurait se lasser.
Hormis c’est trois majeurs, notons que la taille haute reste maître cette saison de la coupe résolument nineties. Un brin délavée, elle aime se mêler au top crop ou aux chemisettes nouées, synonymes d’une riviera oubliée. En pièce phare, on note la veste XXL et ses épaules joliment tombantes, abattues mais amusantes. Quant au denim printanier, la veste courte sans manches, un brin effilochée sera le must du côté du street approprié et le total look n’est pas à proscrire non plus ! O joie !
Visuel (c) : DR
Légendes : Ensemble Surface to Air, ensemble American Apparel, ensemble MIH Jeans, short imprimé en coton Topshop, jean en coton tie and dye New Look, jean en coton Current/Elliott et Mary Katrantzou, veste denim en lin Theyskens’ Theory, veste denim en coton Acne.