Et si on arrêtait d’utiliser le conditionnel ?
Les journalistes utilisent-ils trop souvent le conditionnel ? On savait que les formules alambiquées, les jeux de mots ou autres boutades permettaient aux contorsionnistes de la langue de s’exonérer de tout soupçon, en masquant leur pensée ou insinuer sans jamais affirmer. Le conditionnel permettrait de se cacher derrière de simples suppositions et ne jamais prendre parti, toujours suggérer mais ne jamais asséner, bref, écrire masqué pour risquer un minimum.
Le conditionnel permet de divulguer une information non-vérifiée, mais qui peut s’avérer vérifiable et véridique par la suite. L’exact inverse de ce qu’est originellement la pratique journalistique !
Cet usage abusif met en danger les fondements même d’un journalisme traditionnel qui suppose que le journaliste recoupe ses sources, vérifie, mette en perspective, découpe, afin de délivrer une information claire, honnête et véridique. Rien n’est interdit quand il s’agit de faire rêver le lecteur !
Jérémy Collado
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2 thoughts on “Et si on arrêtait d’utiliser le conditionnel ?”
Commentaire(s)
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Charlie
ça me rappelle le propos d’un certain Laurent Joffrin sur le plateau de Radio Classique au salon du livre… “on qualifie souvent le journaliste d’historien de son temps. Je ne pense pas, car un historien doit sans cesse vérifier ses sources…” Ah, parce qu’un journaliste, non ?
C’est un peu le même délire.
Jeremy
“alors que le journaliste n’a pas le temps !..” Directeur de Libération