Tout doit disparaître au théâtre les Déchargeurs
Jusqu’au 3 décembre, Margaux Delafon compte l’histoire de Daphnée, une vieille dame délaissée selon elle par ses enfants. Alors qu’elle ne peut plus vivre seule, et contre son gré, elle se retrouve dans une maison de retraite aux personnages décapants. La révolte pointe pour fuir l’endroit…
Une pièce sur les vielles personnes c’est un fait rare qui mérite d’être salué . L’idée est apparue, une évidence au moment de la canicule de 2003, quand Margaux Delafon et Laurent Leclerc ont visité une maison de retraite où l’histoire d’une “fugitive” étant partie retrouver son amoureux était élevée au rang de mythe. La réalité était moins glamour.
L’auteur et la comédienne mettent conjointement la pièce en scène. Ils font le choix hasardeux d’un seul en scène où Margaux Delafon incarne un nombre de personnages pléthoriques en étant masquée. Ce choix osé offre des moments d’éclats, notamment dans l’écoute de ce très beau texte où tout passe sans pudeur: la déchéance du corps, la solitude, les relations parents-enfants.
Ce procédé, en revanche devient un handicap quand il s’agit de passer d’un personnage à un autre. Le visage caché, les émotions le sont aussi et la voix transformée par le port du masque peine à s’adapter. Dans ce cadre, seul le corps parle avec trop peu de nuances pour être époustouflés.
Reste une belle mise en scène où, si la musique est facile, le travail photographique lui tient une grande place et apporte un point de vue contemporain sur la vieillesse et la mort. Le texte de Laurent Leclerc est une merveille de cynisme et d’humour à écouter avec attention.
Tout doit disparaître au Théâtre Les Déchargeurs (3 rue des déchargeurs 75001 Paris), du 23 Novembre au 18 décembre 2010, à 20h – Relâche dimanche et lundi -Durée du spectacle: env.1h10 -Réservez vos places, tél : 0892 70 12 28-Prix des places : 10€, 14€, 18€, 22€.