Les paroles vaines de La Ribot au Festival d’Automne, “El triunfo de La libertad” ?
La dernière fois qu’on l’a croisée elle manifestait sur ce même plateau, à Beaubourg, avec PARAdistinguidas dans un spectacle regorgeant d’interprètes et d’humour. La Ribot revient, dans une déprime post-moderne, qui hésite entre arnaque et surréalisme. On déteste, on adore. El triunfo de La Libertad est plein d’un parti pris qui se laisse vivre.
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Peut-on faire du théâtre sans âme ? Oui. Bien sur que oui. Les nouvelles technologies pour parler comme un centenaire accompagnent depuis un bail les scènes. Dance de Lucinda Childs en .. voyait les danseurs être “doublés” par leur image filmée, en ce moment, Roméo Castellucci donne une lecture époustouflante du Sacre du Printemps dans une version robotique. Et, en ouverture du Festival Automne en Normandie, Oriza Hirata proposait La Métamorphose de Kafka, version androïde.
La forme percute alors plus que le fond. La forme devient le fond dans une plasticité qui emprunte son langage aux oeuvres de musées. Le décor devenu depuis longtemps acteur est désormais seul en scène.
Pour El triufo de la La Libertad, nous sommes en 2214, et des bandeaux comme ceux qui servent à transmettre la traduction des spectacles en langue étrangère sont là, vomissant un texte gentillet sur un couple, Paco et Agueda qui partent en lune de miel deux fois, et qui croisent un performeur aux argument imbattables, Nelson. Entre, des messages d’utopie un peu simplistes défilent. Il y a une tonne d’humour là dedans qui sauve le spectacle du naufrage. “Monsieur Voltaire, je m’ennuie !”, nous aussi, La Ribot le sait, elle fait exprès. Elle s’accompagne de Juan Dominguez et Juan Loriente pour l’aspect technique.
Le spectacle passionne aussi, car il assomme en même temps qu’il fascine. Si cette installation se trouvait non pas au sous-sol du Centre Pompidou mais au sixième étage, bien calée dans une salle de projo improvisée dans une exposition sur le nouveau réalisme, surement qu’on aurait crié au génie. Le déplacement de cette oeuvre anti-vivante sur le plateau est réjouissante dans l’idée mais ne parvient pas, par la faute de la faiblesse du propos à nous séduire pleinement.
Ce qui est sur, c’est que La Ribot offre ici un bon médium de manifestation pour les Intermittents !
Gregory Batardon
Infos pratiques
2 thoughts on “Les paroles vaines de La Ribot au Festival d’Automne, “El triunfo de La libertad” ?”
Commentaire(s)
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dumas primbault
eh bien non, sur une scène de théatre c’est parfaitement malhonnète et le spectateur est dans la position d’un rat de laboratoire (si encore les créateurs ou le programmateur du centre Pompidou étaient là en fin de spectacle, celà aurait peut être un peu de sens)
alors au final on est pris en otage et l’élémentaire confiance qui devrait lier celui qui achète un billet et celui qui propose le programme, est trahie. Depuis longtemps je n’avais pas été considéré uniquement comme un moyen (et pas comme une fin)
la collaboratrice du site de Télérama ( Rosita Boisseau.) qui commente le spectacle ne l’avait certainement pas vu (Télérama aussi critique sans voir?)
Marilou
Entre arnaque et surréalisme : ARNAQUE, définitivement.
Si je veux “imaginer” une scène plutôt que la voir, je prend un livre…
Même si ce “spectacle” avait été une installation lors d’un festival, je n’y serai pas restée plus de 2 minnutes…
Aucun intérêt.