Théâtre
Le Théâtre Gérard Philipe retrouve sa libre circulation

Le Théâtre Gérard Philipe retrouve sa libre circulation

20 February 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Cela faisait 45 ans que le Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis n’avait pas fait de grandes rénovations. Le gril et le plateau, en bois n’étaient plus adaptés aux mises en scènes actuelles. Belle nouvelle, il a obtenu le droit et le budget pour faire peau neuve. Visite guidée.

“Début 2011, une préfiguration des travaux a été validée, et chaque partenaire (Ville, Département, Région, État) a engagé sa participation au financement de la réfection de la salle Blin (cage de scène et gradins) et de ses abords. Le budget a été fixé à 4,5 M€ (Ville de Saint-Denis 2.6 M€ ; État 878 K€ ; Région Île-de-France 878 K€ ; Département 483 K€). La Ville de Saint-Denis, en qualité de propriétaire du bâtiment, a été désignée comme maître d’ouvrage. En juillet 2011, l’architecte scénographe Nicole Concordet (associée à Isabelle Allegret), a été choisie sur appel d’offres et le projet architectural de réhabilitation a été conçu et validé à l’automne 2011.”

Les travaux ont débuté mi-mai 2012, pour une inauguration prévue le 21 mars. Dit comme cela, tout semble simple. Pourtant, cela fait 14 ans que les directeurs demandent inlassablement à ce que les travaux soient faits. L’acharnement de Christophe Rauck, directeur du TGP a payé. Il a invité l’architecte de la DGCA (Ministère de la Culture) à regarder l’état du délabrement. Sa visite “a mis en évidence l’état d’usure du bâtiment et en particulier de la cage de scène de la grande salle (salle Roger Blin). Les équipements s’avéraient potentiellement dangereux pour la sécurité des artistes et des techniciens.” Les travaux pouvaient avoir enfin lieu.

C’est un théâtre avec des histoires spectaculaires. Trois bâtiments pour une adresse : L’écran” un ancien cinoch, un théâtre au centre, là depuis 1905, mais qui a eu un passé de salle des fêtes, et une caserne des Pompiers. La grande difficulté était donc d’harmoniser le tout, à la fois pour faciliter le travail des équipes techniques, l’accueil du public et le confort des comédiens, le tout dans une sécurité renforcée. Plus de 80 portes pare -feu ont été créés pour l’occasion.

Il y avait des petites aberrations : une formidable salle, le Terrier dont l’accès était difficile, un espace de construction des décors un peu trop petit, des loges étroites. Tout cela est oublié. Les quatre salles sont maintenant accessibles par des entrées évidentes. Un vaste atelier de construction et un bel ascenseur permettront de fabriquer tous les éléments nécessaires à une création contemporaine. Du côté du public, l’accès handicapé a été repensé, le hall magnifiquement remanié avec une vue imparable sur les dessous des gradins de la grande salle, dans un bois clair qui rappelle le Théâtre éphémère de la Comédie Française.

Il est là le clou du spectacle, 480 places, des “bergeries” à cour et jardin et un cadre de scène respecté. Cela ne se voyait pas forcement, mais il y a un trésor ici. Le rideau de scène est un fameux “Carré basculé”, de six mètres de haut et dix mètres de large, conçu par le plasticien François Morellet. Qui dit théâtre dit histoire, alors, la petite histoire que nous raconte le directeur technique, Jean Marc Oberti : Ce sont des peintres de chars d’assaut de montagne qui ont fait le blanc si blanc de ce panneau. C’est parti pour durer ! Du côté de l’invisible, sous le plateau, il y a de la dentelle : toute la machinerie et le proscenium sont neufs.

Jean Marc Oberti dit aussi : “il fallait reconnecter les salles et rendre visible les lieux”, c’est chose faite. Rien ne coupe la vision ici. Plus loin, d’autres bijoux apparaissent. Vous saviez que les piliers dans la hall étaient signés par les ateliers Gustave Effeil ? Et bien maintenant, on les voit !

En parlant de voir. La Salle Roger Blin ainsi que les espaces d’accueil seront inaugurés le jeudi 21 mars 2013 à 18h, juste avant la représentation de l’opéra de Claudio Monteverdi Le Retour d’Ulysse dans sa patrie sera joué dans cette nouvelle salle Blin. Cet opéra est dirigé par Jérôme Correas et mis en scène par Christophe Rauck, metteur en scène et directeur du TGP.

Le 22 mars, le TGP et la Ville organisent un rendez-vous festif ouvert à tous et gratuit qui débutera sur le parvis du théâtre à 19h. Des visites du théâtre ponctuées d’événements artistiques seront proposées.

 

 

 

 

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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