Théâtre
Le Festival Très Jeunes Créateurs Contemporains commence bien !

Le Festival Très Jeunes Créateurs Contemporains commence bien !

11 May 2012 | PAR Fairouz Guedouar

Le théâtre de Gennevilliers est un lieu accueillant au style bio, épuré avec la touche rouge pour relever le tout. C’est dans ce Centre Dramatique National de la Création Contemporaine qu’a lieu le Festival TJCC, Très Jeunes Créateurs Contemporains, jusqu’au 12 mai. Vous pourrez y découvrir des spectacles et des performances d’artistes remarqués cette année en France et dans le monde. Les créations sont récentes et fraiches et elles s’adressent directement au public sur des débats esthétiques et sociaux. Ce jeudi 10 mai trois performances inaugurèrent le festival: Les Géomètres de Hippolyte Hentgen, Die Scheinwerferin (la lanceuse de lueurs), de Naoko Tanaka et CMMN SNS PRJT de Laura Kalauz et Martin Schick.


Les Géomètres création du duo français Hippolyte Hentgen est une performance dans laquelle se mêlent aux panneaux, représentant des mondes oniriques sombres, des formes géométriques et des personnages burlesques qui semblent égarés. Première création scénique du duo français, Les Géomètres associe les talents de Gaëlle Hippolyte et de Lina Hentgen, qui jouent avec les codes du théâtre et de la performance avec ces personnages qui se recréent des mondes et des ambiances avec les panneaux, les cônes et tubes.   Visuel: (c) photos de Hippolyte Hentgen

Cette œuvre teintée d’humour met en scène différents personnages. Le premier à entrer en scène est un jeune homme qui semble normal, seulement il a en plus de ses deux bras, quatre bras ballants. On découvre aussi une danseuse étoile au visage obscur dont le tutu est un cercle plat, un yéti brun aux yeux lumineux, une sorte de grosse pâte moelleuse qui s’attache aux formes géométriques comme si elles lui étaient familières et un corps à quatre jambes sans tête. Tous les personnages interagissent avec les panneaux qu’ils déplacent et avec les formes qu’ils amènent sur scène comme pour continuer les œuvres des panneaux et se créer un monde avant de refermer la scène.
On retrouve sur scène leurs inspirations, notamment Jim Shaw avec ses personnages difformes et ses membres sans corps, Richard Artschwager et ses sculptures géométriques mais aussi Salvador Dalí avec son monde surréaliste.
Les deux plasticiennes signent là une création muette de 35min, intense, enfantine et artistique.

A 21h30, en arrivant dans la salle Plateau 1, c’est avec surprise que l’on découvre une jeune femme et un jeune homme en sous-vêtements, contents de nous accueillir. Derrière eux est installé un étale avec divers produits de consommation. Une fois tout le monde installé ils se mettent à distribuer à qui le souhaite un crocodile gonflé géant, des préservatifs, des plats cuisinés…Une fois leur étale vide c’est au tour du public de partager. Dix euros pour une jupe, vingt pour un pantalon, cinq pour des chaussures, les voilà habillés pour le show. Ce début résume bien le reste de CMMN SNS PRJCT, une performance qui transforme la salle en arène d’échanges directs entre Laura Kalauz, Martin Schick et le public. Les deux personnages sont très cocasses, hyperactifs et ce du début à la fin. On se surprend à rire aux éclats lorsqu’ils se mettent à interpréter une danse contemporaine moquée.  Visuel: (c) photo présentation T2G

C’est une nouvelle vision économique que l’on découvre là notamment avec la vente aux enchères du script de leur œuvre mais aussi avec leur bilan budgétaire qu’ils établissent à la fin. On retrouve les thèmes de la propriété, du partage et de l’amour sur des sujets légers.
Ce spectacle est incontournable si vous ne l’avez pas encore découvert, vous le pourrez du 11 au 13 février 2012 au Théâtre de la Bastille.

Cette première soirée de festival est une réussite artistique qui annonce bien le reste de la programmation de Philippe Quesne, au Théâtre de Gennevilliers jusqu’au 12 mai. Tout au long du festival vous pourrez aussi visionner les vidéos autobiographiques de Feiko Beckers, ce néerlandais qui tente de trouver des réponses à ses échecs personnels mais aussi aux simples problèmes quotidiens.

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Fairouz Guedouar

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