Théâtre
[Festival Off] « Un Avare d’après Jean-Pierre et Sylvie » : parodie foutraque et clownesque

[Festival Off] « Un Avare d’après Jean-Pierre et Sylvie » : parodie foutraque et clownesque

10 July 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

On est à chaque fois conquis par Le voyageur debout, cette compagnie qui, à chaque fois se renouvelle. La bande des trois (clowns): Jean-Luc Bosc, Sandrine Gelin et Marie-Emilie Nayrand, la même depuis 15 ans, porte le masque pour entrer dans le merveilleux. En 2010, nous n’étions pas sortis indemnes de leur “Domino” sur les relations humaines. En 2011 “M’envoler” sur la fin de l’enfance et en 2012 Les jours heureux, et là, ils ont réussis à nous convaincre avec l’Avare.. enfin Un Avare d’après Molière mais aussi Jean Pierre et Sylvie, et puis vous aussi, à voir au Collège de la Salle à 13H25.

[rating=5]

“L’avare c’est chiant”, l’un des avis qui est diffusé en bande sonore est sans appel et fait rire d’emblée le public. Car c’est vrai que cette comédie de Molière est la moins prisée du théâtre contemporain qui lui préfère Le Misanthrope. Qu’allait en faire Le voyageur debout ? Et bien une farce clownesque, du théâtre dans le théâtre, de la marionnette dans la marionnette.

3 comédiens, 11 marionnettes, 10 personnages pour cet Avare trés Pirandello. Ici les personnages ne sont pas en quête d’auteur mais cherchent leur identité. Comment monter encore l’Avare ? Quel sens lui donner ? Comment faire entendre ces répliques devenues des dictons ? ( si si : Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger, c’est là-dedans !).

Le trio réalise une performance époustouflante, campant tous les personnages, devenant marionnettistes au besoin. Il ne faut pas raconter ici ce qui se passe sur le plateau : si nous vous dévoilons qui sont Jean-Pierre et Sylvie, la fête serait gâchée.

Cet Avare là n’a rien de classique, il est prétexte à parler du théâtre, et chose rare sur les plateaux (est-ce que seul Jérôme Bel et sa Cour d’honneur ferait exception ?), la place de la relation d’un spectacle à un spectateur est ici centrale.

“ça” joue merveilleusement bien, et l’entrainement dans le tourbillon qui nous fait passer du rire à l’émotion est là, terriblement là. Et ce sont  bien ces personnages vieux de plusieurs siècles en crise de vieillesse qui nous touchent et nous entraînent.

Ne reculez pas devant cet Avare !

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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