Dis-leur que la vérité est belle , une pièce sur l’exil d’Algérie
Albert Chouraqui vient d’enterrer sa mère, il range l’appartement avec sa fille, qu’il connait à peine. Au fur et à mesure qu’il trouve des objets, les souvenirs reviennent, alors devant lui, les scènes de la vie quotidienne pendant les années qui amènent la famille Chourqui à quitter Alger pour Créteil. Dis-leur que la vérité est belle est au théâtre de l’opprimé jusqu’au 23 décembre.
“Nous pensons que ce spectacle est susceptible d’intéresser en premier lieu la grande famille des rapatriés. Même si nous espérons bien sûr toucher d’autres publics : n’avons-nous pas tous des parents ou des aïeux qui ont été ballottés par l’Histoire ” déclare l’auteur Jacques Hadjaje au webzine “notre journal”. Et c’est bien là que réside le principal souci de cette belle pièce qui joue sur la carte émotionnelle en réactivant les souvenirs des spectateurs…encore faut il que les dits spectateurs se sentent concernés…Pour peu qu’ils le soient, ils seront heureux, car Jacques Hadjaje décrit avec justesse, précision et extrême vérité une histoire très personnelle et en même temps partagée toutes les familles qui ont quitté l’Algérie en une nuit en juin 1962, refermant les portes de leurs maisons, avec sur eux, tous les manteaux possibles.
La troupe des sept comédiens est hors pair et on se délecte du jeu d’Albert (Guillaume Lebon) au regard égaré de celui qui devient adulte à la mort de ses parents. Touts les anecdotes sont sensibles et décrivent la réalité de la mémoire de ce conflit dans les familles aujourd’hui. Ainsi, on apprendra la guerre par allusion lorsque le cousin Georges se fait tuer par les militaires français, ou les Fellagas, la milice algérienne..Comment savoir? On comprendra l’emmêlement du conflit, l’espoir déçu en De Gaulle, l’amitié entre les Juifs et les Arabes, voisins et amis. On comprendra l’attachement à la France dont ils font partie depuis prés d’un siècle.
Car “Dis-leur que la vérité est belle” est une pièce sur la nostalgie d’une France rêvée par des familles où les enfants s’appellent Gaston ou Aimé, parachutées à Créteil ou à Perpignan, qui de l’autre coté de la méditerranée exaltaient la république et l’école laïque.
Théâtre de l’Opprimé à Paris du 25 novembre au 23 décembre 2009, Représentations du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 17h, 78, rue du Charolais, Paris – 75012 – 01 43 40 44 44, M Mongallet, 16 euros.
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One thought on “Dis-leur que la vérité est belle , une pièce sur l’exil d’Algérie”
Commentaire(s)
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leray
Pour une fois que l’on ne dit pas de mal des Francais d’Algerie.
L’anecdote des manteaus est vraie.J’ai toujours froid depuis le 18 octobre 1962,date de l’exil.
Un PN protestant.