Dieu aboie-t-il ? Troubles sur une île au Off d’Avignon
François Ricordeau met en scène un thriller qui cache son nom à L’Esperluette. “Dieu aboie-t-il” est une honnête proposition bien portée qui vous emmènera sur une île au bord de la destruction avant un tremblement de terre.
Tout commence par une enquête. Une “idiote”, genre Jeanne d’Arc ( Manon Dinot) annonce qu’un séisme va ravager l’île. Comment l’a-t-elle su ? Un “homme” ( Philippe Audibert) vient, à la fois “juge”, “flic” et “curé” pour essayer de comprendre. L’affaire est simple, la miss est à l’écoute de ses chiens, regarde les corbeaux qui s’agitent et les chèvres apeurées. Elle n’a pas beaucoup de vocabulaire mais elle en sait plus que ceux qui ont étudié. Très vite, ils tombent amoureux, faisant basculer l’histoire d’une enquête policière à une tragédie.
La mise en scène est simple, peut- être un peu trop figurative. Quelques draps, un vélo, de l’osier. Pas de doute, nous sommes dans une bâtisse campagnarde. La lumière vient dire les mouvements du jour. Les deux comédiens tiennent la pièce malgré quelques tunnels.
L’histoire navigue dans un moment intemporel. La manière de parler, les questionnements du couple, et surtout, la place omniprésente donnée à la croyance dans leur récit peut nous faire voyager dans le passé.
Ce conte d’amour où la raison s’oppose à la passion, où la liberté répond à la contrainte est un spectacle sans vulgarité ni prétention, dont les comédiens jouent avec élégance séduira un public avide de beaux textes.
Visuel (c) Compagnie PAFR