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Conversation avec les Ancêtres, un triptyque présenté à Sevran

Conversation avec les Ancêtres, un triptyque présenté à Sevran

16 November 2021 | PAR Margot Wallemme

Le Théâtre de la Poudrerie de Sevran propose des saisons théâtrales qui ont lieu à domicile, chez l’habitant. Pour conclure cette saison sur le thème de la famille, le théâtre s’est associé à la Revue Eclair pour une œuvre de “grand format” : Conversation avec les Ancêtres, un triptyque sur les traces d’un héritage familial, un partage d’intimités à la rencontre d’une histoire commune.

En Grandes Pompes, une déambulation dans les témoignages 

On commence par une déambulation dans la ville de Sevran, étonnante expérience esthétique dans un lieu rempli d’histoires. Guidés par Corine Miret, on découvre une ville qui pourrait être la nôtre, une ville comme on les connait avec ses routes, ses parcs, ses travaux, son cimetière. Du cimetière à la salle des fêtes, on oscille entre introspection et observation de notre espace. Les soliloques résonnent, et trouvent écho en chacun. 

Les traces laissées par le temps sont partout, nous les oublions, nous ne les remarquons plus. Elle sont tant d’indices qui glissent sous nos pas, devant nos yeux. La déambulation, au même titre que les autres tableaux, porte un enjeu de témoignages, de mémoire et de transmission. Là où les maisons ont été abandonnées, détruites, renaissent toujours les fleurs et s’essaime la vie. 

Le tableau est vernis par la Danse des Éventails d’Andy de Groat, interprétée par Corine quand elle était danseuse et qui l’a transmise aux jeunes danseuses du conservatoire de Sevran. La transmission par l’art, comme la survivance de l’idée d’Andy de Groat par des corps qui se l’apprennent, c’est cette beauté qui fait briller tout le triptyque. Par une danse de mouvements simples mais précis, entre libertés individuelles et groupe à l’unisson, le tableau finit en grande pompes, la beauté nous reste dans les yeux. 

Mon aïeule de Ouidah, la rencontre avec une intimité

Découvrir ses aïeux, c’est se découvrir un peu. Marisa Gnondaho dit Simon et Washington Timbò proposent une performance entre théâtre et danse, un moment qui transporte dans l’intimité d’une famille, avec leurs voix, leurs photos. Marisa Gnondaho dit Simon nous raconte son voyage au Bénin, en quête de la tombe de son arrière-grand-mère, Bodjo Heidjeissi. Son ancêtre parle pas sa bouche et nous initie au culte de l’invisible et des esprits. Timbò, un danseur Brésilien, la rejoint et réalise une danse vaudou. Un voyage poétique et intime, qui s’adresse à nos sens. 

J’ai supprimé les oranges de mes menus, le récit en héritage

Sur la scène de la salle des fêtes, le dernier tableau prend la forme d’une pièce de théâtre. On rencontre Éliane Moriss, ancienne chanteuse de cabaret juive Algérienne, que nous découvrons peu à peu. L’histoire, d’après de vrais témoignages manuscrits, nous touche, nous fait rire par son récit si personnel mais soigneusement transmis par Stéphane Olry. C’est la recherche d’un passé égaré, la rencontre avec une personne qui n’est plus avec nous et qui pourtant peut encore nous suivre et nous aider.

 

Vivez cette expérience unique le vendredi 19, le samedi 20 ou le dimanche 21 novembre à Sevran, plus d’info ici

 

Visuels : ©Nathaniel Halberstam

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