Séance de rattrapage : The Descendants, ukulélés et chemises à fleurs pour une comédie douce-amère
Le réalisateur de Sideways et Monsieur Schmidt distille une agréable petite musique entre rire et larmes, portée par un Clooney plus sobre qu’à l’accoutumée, sincèrement attachant dans ce rôle à contre-emploi.
Synopsis : A Hawaï, la vie d’une famille bascule. Parce que sa femme vient d’être hospitalisée suite à un accident de bateau, Matt King tente maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans. Il se demande aussi s’il doit vendre les terres familiales, les dernières plages tropicales vierges des îles, héritées de ses ancêtres hawaïens. Quand Alexandra lui révèle que sa mère avait une liaison, le monde de Matt vacille…
Hawaï et ses paysages de cartes postales, le bermuda/chemise à fleurs comme unique tenue et la suave bande originale rythmée par les ukulélés : le cadre semble idyllique, mais comme souvent chez Alexander Payne il s’avère trompeur, et sans pour autant verser dans le pathos, le drame et le sentiment mélancolique ne sont jamais très loin. C’est donc sur le fil ténu de la tragi-comédie que surfe (Hawaï oblige) The Descendants, à l’image de ce personnage dépassé par les évènements mais qui fait face à la vie en assumant tant bien que mal son rôle de père.
Le film jouit d’une distribution impeccable, à commencer par un George Clooney à contre-emploi qui livre là une interprétation retenue et sensible. Fraîchement auréolé du Golden Globe du meilleur acteur dans un rôle dramatique, il semble d’ailleurs être le rival le plus sérieux (le seul ?) de Jean Dujardin pour décrocher l’Oscar le 26 février prochain. Le casting est parfaitement complété par l’espoir Shailene Woodley et la toute jeune Amara Miller, étonnante en garçon manqué bougonne.
Si elle reste gentiment décalée, l’écriture d’Alexander Payne se révèle moins acide que lors de ses précédents longs-métrages et on regrettera la légèreté presque superficielle avec laquelle le réalisateur traite le contexte politico-historique de l’île et cette affaire d’ancêtres et d’héritage. Néanmoins, on se laisse facilement embarquer par cette petite comédie douce-amère, grâce à une mise en scène sobre et délicate et à des dialogues qui font souvent mouche.
The Descendants, d’Alexander Payne, avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller
USA, 1h50, Comédie dramatique
En salles depuis le 25 janvier 2012
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